Ce mardi 22 octobre 2024, Virginie Lucot-Avril fait ses premiers dans au Palais du Luxembourg, à Paris. Elle devient sénatrice de Seine-Maritime, en remplacement d'Agnes Canayer appelée par Michel Barnier au gouvernement. Virginie Lucot-Avril est engagée depuis 29 ans à la municipalité d'Aumale (Seine-Maritime) et malgré cette promotion au Sénat, elle ne souhaite ni quitter son territoire, ni sa mairie... Pourtant, elle n'a pas le choix, elle doit siéger comme parlementaire. Explications.
Dans sa mairie d'Aumale (Seine-Maritime) Virginie Lucot-Avril est à la tâche. Les parafeurs empilés sur son bureau, l'édile est très occupée. À la tête de la commune depuis 2010, elle souligne son attachement aux mandats locaux et à la proximité avec ses administrés.
Pourtant, elle doit (au moins pour un temps) quitter son bureau de maire pour rejoindre le Sénat, à Paris. Nommée parlementaire depuis ce mardi 22 octobre 2024, elle remplace, contrainte et forcée, Agnès Canayer l'ancienne sénatrice devenue ministre de la Famille et de la Petite Enfance du gouvernement Barnier.
Sénatrice malgré elle
Lors du dernier scrutin sénatorial en 2020, Virginie Lucot-Avril figurait sur la liste de droite "La Seine-Maritime une passion commune". Mais seuls les quatre premiers candidats avaient finalement été élus dont la tête de liste Agnès Canayer. En 5ème position sur cette liste de droite, elle remplace en toute logique la nouvelle ministre.
Pour autant, la maire d'Aumale fait savoir qu'elle ne souhaite pas siéger au Palais du Luxembourg : "Je peux voir mon avenir au Sénat mais pas tout de suite, pas maintenant et puis pas comme ça", tranche Virginie Lucot-Avril.
"Pas comme ça", explique-t-elle, parce qu'en réalité, elle n'a pas le choix. "Le mandat commence le 22 octobre et je ne peux pas refuser de siéger. On m'a expliqué qu'avant cette date, je n'étais pas nommée et donc je ne peux pas démissionner d'un mandat de sénateur qui n'a pas commencé", résume l'édile. Dans le même temps, Virginie Lucot-Avril, tombe sous le coup de la loi du cumul des mandats.
Depuis 2014, les fonctions de maire et de parlementaire ne peuvent plus être exercées conjointement. Avec cette règle, "certains m'ont dit que je devais automatiquement quitter mon mandat le plus ancien, à savoir celui de conseillère municipale", raconte l'élue.
Voir le reportage de Maxime Fourrier et Emmanuelle Partouche :
De la même façon, Virginie Lucot-Avril occupe des responsabilités au sein de la communauté de communes Aumale-Blangy et est également vice-présidente du Département. "Je n'ai pas envie de tout lâcher et surtout de lâcher les habitants et les projets, notamment ceux qui concernent la fibre optique en Seine-Maritime, pour lesquels je suis engagée depuis longtemps", explique-t-elle.
Faire un choix
Selon toute vraisemblance, Virginie Lucot-Avril devra faire un choix dans les prochaines semaines entre son siège de sénatrice et ses postes de maire et vice-présidente de la Seine-Maritime.
Pour elle, l'heure n'est pas aux ambitions nationales, "j'ai été gravement malade, confie l'élue. Je ne souhaite pas m'engager au Sénat, mais c'est une institution que je respecte".
Virginie Lucot-Avril regrette également que la loi sur le cumul des mandats ne permette plus "aux élus de terrains", plus proches de la réalité selon elle, de siéger au Sénat ou à l'Assemblée Nationale, en parallèle d'un mandat de maire d'une petite commune.
Le statut des parlementaires aujourd'hui fait que : quand ils ne sont plus ministres ils retrouvent leurs sièges de sénateur ou de député. Mais, l'élu local qui est emmené au Sénat ou à l'Assemblée Nationale, n'est pas protégé de la même façon (NDLR : ne retrouve pas son siège de maire) quand il quitte ses fonctions parlementaires.
Virginie Lucot-Avril, maire (LR) d'Aumale
En attendant, Virginie Lucot-Avril assure ses fonctions de sénatrice de Seine-Maritime, jusqu'à pouvoir démissionner et revenir aux côtés des habitants de la vallée de la Bresles et du Pays de Bray.