Magdaléna Padé s'est reconverti dans un domaine qui paraît, au premier abord, peu attractif. Pourtant, elle l'assure, entretenir les tombes est un domaine où elle se sent à l'aise et utile. Sa liste de clients ne cesse de s'étoffer.
Comme le personnage du très beau roman Changer l'eau des fleurs de Valérie Perrin, Magdaléna Padé chemine entre les allées des cimetières, de la Somme à la Seine-Maritime, et arrange avec douceur et élégance les tombes qui l'entourent.
Un déclic
Il y a un an, la jeune femme démissionne de son poste de serveuse. Son emploi du temps ainsi allégé lui offre la possibilité d'entretenir la sépulture de sa mère et de sa soeur, chose qui lui était impossible avant.Le déclic se produit alors. La jeune femme décide de se lancer dans l'entretien de tombes et créée son entreprise Sépulture clean service.
À 33 ans, voilà un choix de carrière qui peut étonner mais Magdaléna l'assure, elle se sent à l'aise dans cet environnement et "utile". "Cela évite d'avoir des cimetières complètement défleuris et sales", explique la professionnelle.
Reportage de Calypso Vanier, Bruno Belamri, Bruno Delande et Christophe Charbonnier :
Auto-entrepreneur
L'entretien de tombe est un métier à part entière. Il permet aux familles qui ne peuvent pas se rendre au cimetière de trouver une personne qui fleurit et nettoie la tombe de leur proche à leur place.Ceux qui se lancent dans le métier le font en tant qu'auto-entrepreneur, car si les marbriers et les fleuristes proposent des services similaires, ils ne sont pas aussi mobiles et personnalisés.
Magdaléna Padé s'est adaptée aux demandes et aux budgets des personnes qui ont recourt à ses services. Elle propose par exemple le nettoyage d'une sépulture en marbre pour 30 €, mais également des compositions florales, artificielles ou naturelles et de saison. "Je préfère la bruyère et les pensées, elles sont plus résistantes aux conditions météos difficiles", détaille cette connaisseuse.
Elle envoie toujours une photo de son travail avant/après aux personnes qui font appel à elle et offre ainsi aux proches des défunts, l'assurance d'un travail bien fait.
Si elle ne parvient pas encore à être indépendante financièrement avec cette activité, le bouche-à-oreilles prend de l'ampleur et la jeune femme continue d'étoffer sa liste de clients.
Droit de propriété
Cet entretien permet également de conserver le droit de propriété d'une concession. En effet, lorsque la mairie juge qu'une tombe est abandonnée, elle peut en reprendre la propriété.Bien sûr, cet acte doit respecter un processus stricte. Il ne peut avoir lieu qu'après un délai de 3 ans, seulement si la concession a plus de 30 ans et si la dernière inhumation date de plus de 10 ans. Toute action de la part de la municipalité ne pourra être entreprise qu'après en avoir averti le titulaire de la concession.