Agriculture : une moisson 2023 en deux temps et des récoltes moins abondantes

C'est un été hors-norme pour les moissons qui se sont déroulées en deux temps en Seine-Maritime : du 23 juin au 22 juillet, puis du 10 au 25 août. Une moisson fractionnée, perturbée par la sécheresse puis les pluies abondantes. Conséquence : des rendements en baisse par rapport à 2022. Explications

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Les aléas climatiques ont donné du fil à retordre cet été aux agriculteurs normands.

Le printemps 2023 a été marqué par plusieurs épisodes de sécheresse, le mois de juin s'est avéré exceptionnellement beau et chaud, ce qui a incité les cultivateurs à lancer les moissons dès le 23 juin dans le pays de Caux. Mais ces moissons ont été brutalement interrompues le 22 juillet, à cause des pluies très importantes qui se sont abattues dans la région. Les agriculteurs n'ont pas eu le choix et ont dû attendre le 10 août pour la récolte des blés.

"On a eu deux moissons en réalité ! explique Patric Aps, directeur général de la société coopérative agricole NATUP. La Seine-Maritime a terminé la dernière. À la reprise des moissons, après les pluies, le 10 août, 80 % des récoltes de Seine-Maritime étaient encore à faire ! "

Blé sec en juillet, blé humide au mois d'août

Si le blé du mois de juillet était sec, celui du mois d'août est arrivé mouillé dans le grand silo à grains de Bertrevile-saint-Ouen, près de Dieppe, qui brasse 100 à 120 000 tonnes de céréales par an, dont 50 000 pendant les moissons estivales. 

" Ça a mis du temps à sécher, lance Jérome Mauger, responsable du silo NATUP. "Ici, sur ce site, nous avons deux silos et trois séchoirs, qui tournent en permanence. Le grain est séché, trié, calibré et séparé. On a eu beaucoup de travail avec les blés du mois d'août, qui étaient humides à plus de 15 %, au-delà de la norme fixée par le cahier des charges de nos clients."

Patrick Aps, le directeur de la société, renchérit : " Les qualités du blé, avec toutes ces pluies, peuvent être altérées, le blé peut notamment germer. On traite donc ces marchandises d'abord en les séchant, puis on procède aux assemblages nécessaires pour que la matière livrée soit conforme."

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la moisson 2023 s'est interrompue au beau milieu de l'été a cause des pluies qui se sont abattues en Normandie. résultat : des récoltes moins bonnes qu'en 2022 dan sle pays de caux, notamment au niveau du colza ©France 3 Normandie

Des récoltes moins abondantes en 2023

Conséquences de cette météo capricieuse : les récoltes dans ce groupement ont été moins abondantes qu'en 2022 : Moins 20 % à 25 % sur le colza et moins 8 % sur le blé.

"Seule l'orge tire son épingle du jeu avec des rendements plus importants : Plus 3 % sur l'ensemble de notre site", précise Patrick Aps. Cette baisse des récoltes, c'est la conséquence des aléas climatiques de l'année écoulée, avec des épisodes de sécheresse très importants au printemps, qui ont eu un impact très fort sur les rendements, notamment dans les régions où les terres sont peu profondes, suivis de ces épisodes de pluie au coeur de l'été qui sont allés impacter directement la qualité.

Ces aléas climatiques ont un impact sur les exportations à l'internationale

Les camions repartent du site de Bertreville-saint-Ouen chargés de blé meunier ou fourrager. Les uns partent vers les moulins des environs, d'autres vont directement fournir les industriels normands, mais la majorité des chargements est destinée aux silos portuaires de Rouen.

Le port est le premier port exportateur céréalier d'Europe, l'un des seuls à pouvoir accueillir les géants de mer à pleine charge 24 heures sur 24.

En 2022, suite à la guerre en Ukraine, le port de Rouen avait récupéré de nouveaux clients, le Mexique, Israël ou encore l'Algérie. Les récoltes étaient exceptionnelles et les exportations avaient connu un niveau record avec plus de 8,6 millions de tonnes de céréales exportées. 

« La saison 2023 démarre plus doucement, explique Dominique Ritz, le directeur général délégué d'Haropa port. Ces phénomènes climatiques sont venus affecter les récoltes, et le volume exporté n'est pas le même que l'an dernier, qui était une année exceptionnelle. " Là, nous estimons que l'on exportera environ 7,5 à 8 millions de tonnes de céréales sur la campagne à venir, ce qui correspond à un niveau normal d'activité du port. On aimerait faire plus, et que la zone de chalandise du port de Rouen s'étende. On a d'ailleurs prévu d'investir prochainement 30 millions d'euros dans des travaux de réaménagement du port. " 

Le cours du blé a baissé significativement en un an

Selon le site terre.net, le prix des céréales n'a cessé de décroître depuis novembre 2022.  Les cours des céréales, et notamment du blé, avaient connu une flambée totalement inédite, suite à la guerre en Ukraine. 

L'été dernier, le blé se négociait environ 40 % plus cher qu'aujourd'hui. Le cours ne cesse de chuter, et se retrouve à un niveau proche de l'été 2021. Il se vend aujourd'hui en dessous des 220 euros la tonne.

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