Bijoutiers, relieurs, ébénistes, couteliers...320 artisans invitent les visiteurs. Ils perpétuent des savoir-faire et innovent aussi. Devenir artisan d'art est parfois une reconversion surprenante, comme celle d'Arnaud Gabriel qui réinvente le balai fait main et l'exporte jusqu'au Japon.
Le crissement du coupe-verre du vitrailliste, le geste délicat du doreur qui caresse le pinceau sur sa joue. Voir un artisan à l'oeuvre apaise, voire hypnotise.
Ils seront très nombreux en Normandie à ouvrir leurs ateliers pour les journées européennes des métiers d'art.
La région compte environ 2000 artisans dans 280 métiers différents. La dentellerie, le travail du cuivre, ou du chaume sont des spécialités emblématiques.
La maîtrise des gestes et le travail de la matière
Pendant une semaine (week-end des 6 et 7 avril) inclus, des expositions, salons, ouvertures de centres de formation et de musées sont aussi organisées.
Le métier d'art existe depuis Homo Sapiens mais sa définition juridique a seulement 10 ans en France.
"une activité indépendante de production, de création, de transformation ou de reconstitution, de réparation et de restauration du patrimoine, caractérisée par la maîtrise de gestes et de techniques en vue du travail de la matière et nécessitant un apport artistique" (Loi Pinel, 2014)
Le balai traditionnel revisité vendu à Paris et exporté au japon
A Royville, près de Dieppe, Arnaud et Marie-Laure Gabriel accueilleront les visiteurs dans leur atelier de balaiterie.
Ce couple qui gérait une entreprise de location de matériels a changé de vie après la pandémie. Il s'est lancé en 2020 dans cet artisanat devenu rare et insolite.
C'est un balaitier gardois à la retraite qui a transmis son savoir-faire et une machine. Arnaud s'est pris au jeu et a été créatif....pour dépoussiérer cet objet de tous les jours.
Il fallait choisir le bon "segment", des balais originaux en paille de sorgho, haut-de-gamme et faits pour durer.
En s'intéressant aux usages dans d'autres pays, le couple a été bien avisé d'organiser un déplacement au Japon pour présenter leur travail à Tokyo.
Ils étaient les premiers étrangers admis dans un salon de savoir-faire traditionnels. 30% de la production artisanale de l'atelier cauchois est aujourd'hui vendue à l'étranger.
Pour les Japonais, balais et et balayettes ont un sens, celui de la pureté, la propreté. Nous avons fait une collection spéciale Japon pour les tatamis. Cela leur a beaucoup plu.
Marie-Laure Gabriel, "la balaiterie"
Le programme et la carte des journées européennes des métiers d'art en Normandie
Comme la fête de la musique, la semaine des métiers d'art s'est propagée dans toute l'Europe.