Surnommée la "fleur-soleil", le tournesol est principalement cultivé dans le sud-ouest et le centre de la France car il affectionne les climats chauds et secs. Pourtant la plante s'invite de plus en plus dans les champs des agriculteurs normands, au point de remplacer les champs de colza.
Il y a trois ans, les champs de Petiville, au cœur des boucles de la Seine, accueillaient principalement du colza. Aujourd'hui, les champs affichent toujours une vive couleur jaune mais ce sont désormais des tournesols qui y sont cultivés.
"On constate forcément une évolution des températures, ce qui fait qu'aujourd'hui on peut se permettre la culture des tournesols car on a un cumul des températures qu'on n'avait pas il y a quelques dizaines d'années" relate l'agriculture Benoit Minard.
Pourquoi planter des tournesols en Normandie ?
Pour Benoit Minard, cultiver des tournesols représente de nombreux intérêts. "La culture du tournesol c'est 5 mois de végétation alors que le colza on va le planter fin août pour le récolter en juillet de l'année qui suit, donc le temps de végétation est beaucoup plus court sur le tournesol".
Autre avantage, écologique cette fois. La culture de tournesol nécessite très peu de traitements et donc est plus respectueuse des sols et de la biodiversité. "Contrairement au colza, on va faire un insecticide alors que sur le colza, on est appelés à en faire 4 ou 5" confie l'agriculteur seino-marin. Quelques incertitudes demeurent toutefois sur la durée : "on verra à terme si les maladies du feuillage apparaissent, mais depuis 2021 on n'a pas eu la nécessité de faire des traitements fongiques".
Plus écologique et plus rentable
Une fois arrivé à maturité, le tournesol offre plusieurs débouchés : l'huile présente dans les graines va être extraite mais rien n'est perdu car les résidus servent ensuite à l'alimentation animale. "On a des rendements qui varient entre 2,8 et 3,5 tonnes. En vallée de Seine, le potentiel du colza est sensiblement similaire" détaille Benoit Minard.
Cette tendance n'est pas seulement propre à la Normandie mais se confirme aussi à l'échelle nationale. En 2023, plus de 2,1 million de tonnes ont été récoltés, soit la plus belle moisson depuis les années 90.