Originaire de Dieppe (Seine-Maritime), l’escrimeuse Elena Seille s’entraine depuis 2019 au très haut niveau à Bordeaux. L’épéiste a notamment remporté une coupe du monde junior par équipe en 2022 et rêve désormais d’intégrer l’équipe de France senior.
Ce jour-là, elle nous a donné rendez-vous à Dieppe sur sa terre natale. La jeune championne de 20 ans a élu domicile à Bordeaux depuis 2019 pour suivre ses études universitaires et s’entraîner au plus haut niveau.
Pendant les vacances scolaires, Elena Seille prend tout de même quelques jours pour retrouver ses proches et son club. Son père, qui l’accompagne dès qu’il le peut aux quatre coins de la France pour la soutenir en compétition, nous explique que sa fille a peu à peu changé de dimension. "Ce n’est plus du sport qu’elle fait mais de la compétition !". Un univers exigeant et ultra-concurrentiel dans lequel Elena s’épanouit.
J’ai l’impression que je me sens vivre en compétition. Ce jeu, entre nous, de vouloir aller plus loin et plus vite, c'est ce qui m’anime ! La vie serait bien pâle sans cela !
Elena Seille
Elle respire et vit au rythme de la compétition. Ancienne nageuse, elle a trouvé sa voie il y a 11 ans, en se dédiant corps et âme à l’escrime.
Elle a d’abord fait ses gammes avec les Fines lames de Dieppe avant de rejoindre le pôle France de Bordeaux. La Normande est désormais à 20 ans l’une des meilleures Françaises de sa génération.
"C’est une travailleuse qui ne compte pas ses heures. Elle se pose beaucoup de questions, parfois un peu trop… Il faut chercher l’équilibre mais elle veut comprendre ce sport. Ce sont des qualités qui la font avancer." Détaille Nicolas Pellé, son maître d’armes à Dieppe.
Une escrimeuse puissante et intelligente
Autant d’atouts qui l’ont porté sur le toit du monde avec l’équipe de France junior en décembre dernier.
"À Burgos (Espagne) pendant la coupe du monde junior, c’est le plus beau souvenir de ma carrière pour le moment ! C’est ma première médaille à l’international et pas n’importe laquelle puisqu’on a décroché l’or. Il y avait l’émulation de toute l’équipe, on était une vraie bande de copines… Avec l’entraîneur national, ça s’est super bien passé. C’était très riche car on gagne à la mort subite avec seulement une touche de plus. À la fin c’était les éclats de joie car notre travail a payé"
Elle a choisi comme arme l’épée ou l’art du combat total. Contrairement au fleuret et au sabre, les épéistes peuvent cibler avec la pointe de la lame toutes les zones du corps de l’adversaire.
"C’est un sport de vitesse où il faut avoir un temps de réaction et d’analyse très rapide. Le travail des yeux est très important. Il faut aussi beaucoup d’endurance pour répéter les gestes", explique Nicolas Pellé.
En combat, Elena dénote à la fois par son sens tactique et la puissance de ses attaques.
"L’adversaire qui est en face de moi sent bien mes coups ! A contrario je ne suis pas très explosive mais on travaille pour développer ma rapidité. Ma puissance a en tout cas un réel impact psychologique sur mes adversaires"
Le masque et la plume
Pour rester dans l'élite, Elena s’entraîne au moins 2 heures quotidiennement, 7 jours sur 7. Une charge physique et psychologique qu’elle doit concilier avec ses études de droit.
"On ne peut pas vivre de l’escrime alors je dois travailler dur dans les deux domaines, il faut être organisée. Je n’ai pas l’impression d’en faire trop mais quand il y a une baisse de résultat, quand on pique en peu du nez, il faut être bien entourée par sa famille et son club. Moi j’ai de la chance, c'est mon cas, donc je garde le cap !"
Faire coexister le masque et la plume, un sacerdoce qui pourrait lui ouvrir prochainement les portes de l’INSEP. Une nouvelle étape à franchir pour la Dieppoise qui rêve désormais de ferrailler avec l’équipe de France sénior.