"Dry January" : quels bienfaits sur la santé du mois sans alcool ?

L'opération "Dry January", traduit littéralement "janvier sec", incite les Français à ne pas consommer d'alcool pendant le mois de janvier. Pourquoi se lancer ce défi ? Quels sont les bénéfices pour la santé ? Une opération également pour rappeler les dangers liés à l'alcoolisme.

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À chaque nouvelle année ses résolutions. Pour Xavier, 43 ans, ce sera un mois sans alcool. Le Havrais le reconnaît, le confinement lui a fait prendre de mauvaises habitudes.

J'ai mal vécu le premier confinement du mois de mars. Depuis, il n'y a pas eu une journée sans alcool.

Xavier, 43 ans

Finis les 1.500 m de nage quotidienne de cet habitué des bassins fermés à cause de l'épidémie de Covid-19. Avec ses deux à trois bières par jour, ce rapporteur des finances a pris du poids, 8 kilos au total. 

Comme Xavier, vous faites peut-être partie des personnes à participer au "Dry January", une opération qui incite à ne pas boire d'alcool pendant tout le mois de janvier. Et avec les deux confinements de 2020, la consommation d'alcool semble avoir augmenté dans certains foyers, malgré la fermeture des bars.

Quels bénéfices pour la santé ?

Bonne qualité de sommeil, meilleure digestion, perte de poids... faire une pause avec l'alcool aurait de nombreux bienfaits sur notre santé, à condition de ne pas en être dépendant. "Arrêter seul l'alcool, sans médicaments, quand on est addict, c'est très dangereux. Cela peut provoquer des crises d'épilepsie ou même être mortel", met en garde le Alexandre Baguet, chef de service addictologie du CHU de Rouen. 

  • Bon pour le moral :

Malgré ses effets euphorisants, une forte consommation d'alcool peut être un facteur aggravant de dépression. "Beaucoup de suicides y sont associés", précise le Dr Baguet.

"Sur le moment on pense que ça soulage, mais ça ne dure que quelques heures. Le simple fait d'arrêter deux semaines, le moral s'améliore." Autrement dit, moins on boit, mieux on va !

  • Favorise le sommeil :

Autre fausse idée reçue sur l'alcool : le sommeil. Si l'on a tendance à facilement s'endormir quand on boit un coup de trop, la qualité du sommeil n'est pas pour autant réparatrice.

A long terme, boire de l'alcool quotidiennement déstructure le sommeil.

Alexandre Baguet, chef de service addictologie au CHU de Rouen

via GIPHY

 

  • Bon pour la ligne :

Autre avantage à diminuer sa consommation d'alcool : le poids sur la balance et la digestion. "La plupart des personnes qui souffrent de reflux gastro-oesophagien, c'est lié à l'alcool", précise le Dr Baguet. 

Réduire sa consommation d'alcool met le tube digestif au repos.

Alexandre Baguet, chef de service addictologie du CHU de Rouen

Une forte consommation d'alcool favorise le surpoids. "Le foie detoxifie l'organisme. Si l'on consomme de l'alcool pendant notre repas, notre métabolisme hépatique va privilégier l'élimination de l'alcool et non celle des graisses qui vont être stockées. Et ce, peu importe la dose d'alcool."

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Une augmentation de la consommation avec le confinement ?

Selon un rapport de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) publié en octobre 2020, un quart des buveurs aurait diminué sa consommation pendant le confinement tandis que deux tiers (65%) ont déclaré une consommation similaire à leurs habitudes pré-confinement.Un fait plutôt étonnant dans un contexte de distanciation social et de fermetures des établissements proposants de l'alcool.

"C'est à double mouvement", indique le Dr Baguet. "Certaines personnes ont été mises en difficultés avec l'alcool, alors que d'autres ont profité de l'absence de leurs relations sociales pour diminuer".

Enfin, Alexandre Baguet rappelle que le "Dry January" est aussi l'occasion de se poser des questions sur son rapport à l'alcool. "Est-ce que ça vous pose problème de ne pas en consommer ? Combien de verre par jour buvez-vous ?" 

On va s’apercevoir que ce n'est pas si simple. Dans notre société, l'alcool est un facteur de socialisation.

Dr Baguet, chef de service addictologie du CHU de Rouen

40 000 morts chaque année

Chaque année en France, la consommation d'alcool est responsable d'environ 40 000 décès, ce qui en fait la deuxième cause de mortalité évitable après le tabac. "Même si ce chiffre est en baisse par rapport à il y a 10 ans, l'alcool tue encore trop. Et seulement un tiers de ces morts étaient dépendants", précise le Dr Baguet.

Cancers, diabète, maladies cardiovasculaires... les complications liées à l'alcool sont nombreuses. L'alcool est la première cause d'hospitalisations en France.

D'ou vient le Dry January ?

Le Dry January est un défi lancé en 2013 par l'Alcohol Change UK en Angleterre. Cette organisation caritative lutte contre les dommages de l'alcool et incite les anglais à ne pas boire d'alcool pendant un mois.

En France, c'est la deuxième année consécutive que le défi est lancé.

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