Volé à Fécamp, le "Précieux Sang" aurait été retrouvé à Amsterdam

Le reliquaire dérobé le 2 juin 2022 à l'église abbatiale de Fécamp (Seine-Maritime) aurait été récupéré par un détective d'art des Pays-Bas.

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Le reliquaire est en or, est haut d'environ 30 centimètres et renferme deux fioles métalliques contenant, selon les croyants, des gouttes de sang de Jésus recueillies lors de la crucifixion.

Le "Précieux Sang", source de culte pour les pèlerins catholiques depuis plus d'un millénaire, a été volé à l'abbatiale de Fécamp dans la nuit du 1er au 2 juin 2022,deux semaines avant la célébration annuelle de la "Messe du Précieux Sang".

En plus du reliquaire, d'autres objets précieux de culte avaient été dérobés par une personne qui, selon les premières constatations, s'était laissée enfermer dans l'église.

L'enquête de la police, après des relevés de traces et indices, s'était orientée vers l'hypothèse d'un vol commis pour alimenter le marché des collectionneurs d'objets sacrés et l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels avait ensuite pris le relais.

Le "Précieux Sang" retrouvé par un détective des Pays-Bas

Arthur Brand, 52 ans, est un détective d'art mondialement connu. Le 6 juillet 2022, cet expert a contacté l'AFP après avoir reçu un colis contenant le reliquaire du "Précieux Sang", mais aussi plusieurs plaques liturgiques en cuivre, des représentations de saints et un gobelet orné, objets également volés à l'abbatiale de Fécamp en juin.

L'AFP a pu voir le reliquaire mais n'a pas pu vérifier son authenticité ni celle des autres objets retrouvés. Ils n'ont pas encore été examinés par la police ou des experts indépendants. Mais selon Arthur Brand, il n'y a aucun doute sur leur authenticité : "Je n'ai aucun doute dans mon esprit que c'est le véritable" Précieux Sang du Christ. Les objets religieux sont presque impossibles à contrefaire", assure-t-il.

Un expert des trésors volés

Arthur Brand s'est intéressé très jeune à l'art et à l'histoire, et s'est tourné vers le commerce d'art et d'antiquités après des études d'espagnol et d'histoire. Mais découvrant "que ce commerce a un côté sombre et enrichit énormément de criminels" il s'est spécialisé dans le recherche d'objets volés.

Son rôle dans l'affaire du "Précieux Sang" commence quelques jours après le vol, lorsqu'il reçoit un e-mail d'un expéditeur anonyme affirmant avoir le butin volé en sa possession. "Cette personne m'a approchée au nom d'une autre, chez qui les reliques volées étaient entreposées", raconte le détective d'art.

Un reliquaire invendable

Mais "avoir la relique ultime, le sang de Jésus dans sa maison, volée, c'est une malédiction", affirme M. Brand. Quand les voleurs ont réalisé ce qu'ils avaient dérobé, des reliques "invendables" car aucun acheteur n'en voudrait, ils ont compris qu'ils devaient s'en débarrasser, ajoute-t-il.

L'expert en art a montré à l'AFP un e-mail rédigé en néerlandais dans lequel la personne lui demande de reprendre les objets volés car il lui était trop risqué de les restituer à l'abbatiale elle-même.

L'expéditeur anonyme prévient alors Arthur Brand que le butin sera déposé à son domicile, sans préciser la date. Le détective pense que les voleurs ont voulu passer par lui pour rendre les objets car "il aurait été trop dangereux d'impliquer la police". "Ces gens connaissent ma réputation" et, souligne ce passionné d'art et d'histoire, "le plus important est que la relique retrouve sa place dans la sacristie de l'abbatiale de Fécamp, pour au moins encore 1.000 ans !"

Le détective devait remettre ce mardi 12 juillet le reliquaire aux forces de l'ordre néerlandaises, qui sera ensuite remis à la police française avant de revenir à Fécamp.

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