Fête des morts : ne pas oublier les personnes décédées seules, ou dans le dénuement

Après la Toussaint fêtée le 1er novembre, nous célébrons les morts le 2 novembre. Une association rouennaise rend hommage chaque année aux personnes mortes seules ou dans la rue, à l'occasion d'une cérémonie au cimetière de l'ouest.

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"Nous ignorons presque tout de votre vie mais par notre présence à vos funérailles, vous entrez dans la vie de chacun de nous". Ainsi s'est exprimé l'un des bénévoles de l'ARAMI, l'Association Rouennaise pour l'Adieu aux Morts Isolés, à la cérémonie d'hommage aux 49 âmes qui ont fini leur vie ici, seules, sans personne pour organiser leurs funérailles.

"On ne les oublie pas"

Les derniers honneurs ont été rendus à ces défunts oubliés ce vendredi 1er novembre, au cimetière de l'ouest à Rouen, où quelques dizaines de personnes ont célébré leur souvenir, en poésie, et en musique. C'est ici, dans ce cimetière verdoyant, qu'un carré leur est réservé.
Dominique Lasney, présidente de l'Arami, tente de faire oublier ces drames de la solitude, en faisant exister ces personnes dans le cœur des autres, le temps du recueillement. "L'année dernière on a eu dix-sept personnes qu'on a accompagnées, sans personne...sans personne. On était trois bénévoles, c'est tout. Aujourd'hui je suis contente car au moins on a parlé d'eux. La vie continue, on va en avoir d'autres, mais on ne les oublie pas. On ne les oublie pas".

Voir le reportage d'Héloïse Blondel et Olivier Flavien

Hommage de l'ARAMI aux personnes mortes isolées ou dans la rue ©FTV

Un hommage à ces modestes vies

La plupart de ces personnes à qui l'Arami rend hommage, sont mortes dans la rue, ou dans un foyer. Certains ont à peine eu le temps de vivre, mais une petite pancarte en bois sur laquelle sont gravés un nom et une date, rappelle que ces personnes ont bien existé, et que le souvenir de ces modestes vies va perdurer.

Jean-Claude Daouch est venu saluer un homme, décédé chez lui, tout seul. "Je suis content d'être là, ça me fait plaisir de le retrouver, lui rendre un dernier hommage au moins. C’est la moindre des choses, parce qu'il a personne, il est tout seul quoi. Malgré qu'il ait de la famille, ce monsieur-là se retrouve dans la solitude, regrette-t-il, Voilà, je suis content d'être venu" .

Depuis 2006, l'association ARAMI a permis à 750 personnes, de toutes origines et religions, d'être inhumées dans ce cimetière. Une belle façon de rendre visible jusqu'au bout ceux qu'on ne regarde plus.

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