Frais de mandat à régler, permanence à vider, assistants à licencier… la galère (et l’avenir) des députés sortants battus

Après la dissolution, ils ont perdu leur mandat en quelques semaines, et sont priés de régler leur départ en presque autant de temps. Rendre l’appartement parisien, vider la permanence de la circonscription, régler les comptes : pour les députés sortants battus, c’est une course contre la montre.

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Nombre d’entre eux sont partis en vacances, presque immédiatement après le second tour. Assommés par la dissolution, fatigués par la campagne express, abattus après leur défaite… Mais à peine le temps de digérer : les députés sortant, qui n’ont su être réélus, doivent désormais partir.

Ce que ça veut dire concrètement ? L’énumération suivante est vertigineuse, et pourtant non exhaustive : "Il faut justifier l’avance des frais de mandat et régler les comptes avant le 9 octobre ; il faut faire les déclarations pour la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique avant le 9 août ; on a les compte de campagne à régler avant le 6 septembre. Il faut rendre l’appartement parisien, ce que j’ai fait hier, et rendre la permanence, ce que je fais maintenant.»

Des allers-retours à la décheterrie

Xavier Batut (Horizons) a été devancé par Robert Le Bourgeois (RN) le dimanche 7 juillet 2024, dans la 10ème circonscription de Seine-Maritime, au second tour des législatives. Ce mercredi 24 juillet matin, avec ses collaborateurs parlementaires (licenciés, de fait, depuis la défaite), il vide sa permanence située à Sasseville.

Ça fait partie du jeu. On le sait, quand on est élu, un jour ou l’autre, ça s’arrête.

Xavier Batut, ancien député de la 10ème circonscription de Seine-Maritime

France 3 Normandie

Des milliers de feuilles et documents partent à la poubelle. Des versions papiers de dossiers clos et numérisés, selon l’ancien député. "Ça, on va le broyer", commente Xavier Batut. Il s’agit d’une enveloppe libellé « Ministère des Armées, diffusion restreinte ». "On a des documents qui sont classifiés. Même si ce sont des choses qui ne sont pas d’actualité, je ne veux pas que ça tombe dans les mains de n’importe qui".

Il faut quelques allers-retours à la déchetterie. Tout jeter à la poubelle lui fait-il mal au cœur ? Non, dit l’homme de 47 ans, "ça fait partie du jeu. On le sait, quand on est élu, un jour ou l’autre, ça s’arrête".

Et la suite ?

Pour l’heure, Xavier Batut est toujours Vice-Président de la Commission supérieure du numérique et des postes. Mais concrètement, il se retrouve au chômage. La campagne express n’a pas laissé beaucoup de temps aux députés sortant pour réfléchir à leur reconversion.

"J’ai été sollicité par des entreprises privées pour me proposer un emploi, je vais voir à la rentrée. Je vais reprendre une activité professionnelle, même si pour les 6 premiers mois on est accompagné financièrement par l’Assemblée Nationale", rappelle Xavier Batut.

4 343€ d'allocation de retour à l'emploi

En perdant leur mandature, les ex-députés perdent aussi leur indemnité mensuelle brute de 7 637,39 €. Effectivement, il est prévu une "allocation d’assurance mutuelle de retour à l’emploi des députés", dont le montant brut mensuel est égal à 57% de l’indemnité parlementaire, soit 4 343,31 €. A partir du 7e mois, un abattement de 30% est appliqué pour les allocataires de moins de 57 ans.

Mais comme de nombreux députés éliminés, Xavier Batut entend bien continuer son engagement en politique, "pour préparer les coups d’après". Il y a les échéances électorales prévues : municipales en 2026, présidentielle en 2027…

Et avant cela, des législatives en 2025 ? "Pourquoi pas une dissolution l’année prochaine au moment du projet de loi de finance ?", s'interroge Xavier Batut. Il compte "regarder ce qui se passe à l’Assemblée Nationale dans les prochaines semaines et prochains mois", et rester à l’affût.

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