15 députés ont été élus en Seine-Maritime et dans l'Eure lors du second tour des élections législatives dimanche 7 juillet 2024. Six candidats du Rassemblement national sont élus députés, la Seine-Maritime reste majoritairement à gauche... Voici ce qu'il faut retenir du premier tour des élections législatives en Seine-Maritime et dans l'Eure.
Lors du second tour des élections législatives anticipées 2024, sept députés sortants ont été réélus en Seine-Maritime. Le paysage politique a changé : le nombre d'élus de l'ex-majorité présidentielle recule et surtout deux candidats du Rassemblement national ont remporté leur duel : dans la 6e circonscription, Patrice Martin, candidat du Rassemblement National, est élu face à Sébastien Jumel, député communiste sortant. Xavier Batut, candidat sortant Horizons, échoue, face à Robert Le Bourgeois (RN), élu.
Une percée du RN en Seine-Maritime
Comment expliquer une telle percée historique du RN en Seine-Maritime ? Cela s'explique tout d'abord par les très bons scores dès le premier tour des deux candidats du Rassemblement National. Les deux candidats étaient autour de 45%, explique Bruno Cautrès, chercheur CNRS et enseignant à Sciences Po. Le manque de report de voix a aussi sans doute alimenté du vote Rassemblement national, notamment dans la 6e circonscription où le candidat arrivé en troisième position était un candidat LR."
Dans la première circonscription, Florence Hérouin-Léautey (NFP-PS) double le député sortant de la majorité présidentielle, Damien Adam (Renaissance), elle est élue avec 51,23% des suffrages exprimés.
Dans l'Eure, le Rassemblement national s'enracine
Dans l'Eure, tous les députés sortants ont été réélus. Sur les cinq circonscriptions, quatre sont toujours portées par des candidats du Rassemblement national et la 4e circonscription fait figure d'exception avec - comme lors de la dernière législature - un socialiste à sa tête : Philippe Brun, réélu de justesse avec 52,83% des voix face à Patrice Pauper (Rassemblement national) : 47,17%.
"Phillippe Brun fait partie de ces députés qui ont misé sur le travail de terrain. Il avait aussi été très soutenu par beaucoup de maires dans le territoire de sa circonscription", explique le politologue Bruno Cautrès.
Vers une assemblée en trois blocs
Si on essaye de se projeter à présent sur cette nouvelle assemblée avec trois blocs majoritaires, comment cela peut-il se passer ? "Pour le moment, c'est un peu la confusion, ce n'est pas clair", lance Bruno Cautrès.
"Le Nouveau Front Populaire revendique une victoire, c'est vrai qu'ils sont arrivés en tête sur l'échelle nationale, mais ils n'ont pas de majorité absolue. On voit que beaucoup de pressions vont s'exercer sur les différentes familles politiques : des pressions à l'intérieur du Nouveau Front Populaire, à l'intérieur du camp présidentiel, et peut-être aussi sur les Républicains. On n'en a pas fini avec ces discussions infinies sur la majorité relative et la majorité absolue", conclut-il.