La Commission européenne envisage de créer un corridor maritime européen reliant l'Irlande aux ports belges et néerlandais uniquement. Cette décision suscite l'incompréhension au Havre comme dans les autres ports français.
La colère ne retombe pas dans les ports français. Mardi 4 septembre, l'Union des ports de France (UPF) s'est fendue d'un communiqué pour dénoncer le projet de la Commission européenne de réorganisation des transports maritimes entre l'Irlande et le continent.
Il est impensable d'exclure les ports français au profit d'Anvers, Rotterdam et Zeebrugge, pointe l'UPF
En clair, Bruxelles envisage de créer un corridor européen pour diriger le fret irlandais uniquement vers les ports d'Europe du Nord, en cas de Brexit dur. La France n'a pas été retenue dans ce projet, les ports de l'Hexagone seraient donc privés du transport maritime venu d'Irlande.
Au Havre, les acteurs locaux sont dans l'incompréhension :
C'est le chemin plus court. Ensuite, c'est une évidence économique parce que la France et l'Irlande échangent plus de 10 milliards d'euros de marchandises chaque année, explique Baptiste Maurand, directeur général adjoint du port du Havre.
Reportage : Danilo Commodi et David Frotté
La France s'en prend à Bruxelles
La ministre des Transports Elisabeth Borne a elle aussi réagi auprès de la Commission européenne.La connexion #maritime entre l’Irlande et la France est une évidence : la proposition de la Commission européenne, excluant les #ports français du futur corridor Irlande-Europe dans le cadre du #Brexit, doit être revue. La France sera déterminée, c’est un enjeu essentiel. https://t.co/5mIvzTquek
— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) 12 août 2018
Quelle conséquence pour cette décision ? "Quand vous n'êtes pas intégrés dans le réseau, vous ne bénéficiez pas des moyens financiers que la Commission européenne alloue pour aider au développement des ports", explique Jean-Marc Roué, président des Armateurs de France. Bruxelles financera à hauteur de 30 milliards d'euros ce futur corridor.
Michel Segain, président de l'Union maritime et portuaire du Havre, fait part de sa "stupéfaction" et pointe l'inaction de la France :
Nous ne sommes pas respectés parce que nous n'avons pas de politique maritime et portuaire nationale