En plein confinement, la baisse de la consommation de carburant touche les deux plus grands sites pétrochimiques de France situés en Seine-Maritime
Le Havre, et un peu plus loin en bordure de Seine avec les sites de Port-Jérôme et Gonfreville-l'Orcher (où se trouve la plus grande raffinerie de France), concentre depuis des décennies une très importante activité pétrolière qui alimente toute le pays.
Mais depuis la crise sanitaire du Covid-19, la crise économique qui découle du confinement et de l'arrêt de l'activité de nombreux secteurs, plombe le marché du carburant.
► Retrouvez ici et en un clic tous nos articles sur le Coronavirus en Normandie
Une baisse de 80% de la demande
En ce début avril 2020, l'industrie pétrolière normande est à son tour touchée et, comme dans d'autres secteurs industriels, est contrainte de réduire sa production.Avec moins de bateaux qui arrivent dans le port du Havre pour décharger du pétrole et une baisse importante de la consommation de carburant, les raffineries doivent s'adapter :
La demande d'essence ne représente aujourd'hui plus que 10 à 20 % de ce qu'elle était habituellement. De la même façon, dans le secteur de l'aviation où le trafic aérien est quasiment à l'arrêt, sauf pour les avions cargo et les vols médicaux ou les vols militaires, la demande de kérosène est effectivement très faible.
A très court terme on n'a pas beaucoup de visibilité…
- Benoit de Saint-Sernin, directeur des relations extérieures d'ExxonMobil
Pas d'arrêt de l'activité
Si les cuves de stockage sont pleines de carburant pour des véhicules qui ne circulent plus (essence sans plomb ou gasoil), l'industrie pétrolière de la région havraise (et ses 5000 emplois directs) n'est pas pour autant à l'arrêt.Le raffinage du pétrole alimente aussi toute une filière "chimie" qui permet de produire toute une gamme de matières plastiques, de médicaments, de détergents et de solvants.
Ça veut dire que les polymères qui sont fabriqués, notamment le polyéthylène ou le polypropylène, qui servent pour l'industrie pharmaceutique, à fabriquer des produits à usage hospitalier, pour l'emballage etc, pour l'instant, cette demande de polymères, elle est toujours là.
Donc, je dirais que ces usines elles ont des atouts et que, quand il y aura un jour d'après, elles devraient continuer à tirer leur épingle du jeu.
- Marc Granier, délégué Normandie de l'UFIP (Union Française des Industries Pétrolières)