Deux semaines après la fermeture de l'usine sur décision de justice, les employés de Renault de Sandouville sont retournés travailler jeudi soir. Une reprise votée mercredi en CSE par 13 voix pour (FO, CFE/CGC, CFDT) et 10 contre (CGT). Réactions des salariés à l'entrée de l'usine ce matin.
Prise de température, gel hydro-alcoolique, masques, les salariés de l'usine Renault Sandouville qui ont repris le travail depuis jeudi 21 mai, passent par ces étapes sanitaires classiques et obligatoires, à l'entrée de l'entreprise.
L'usine avait fermé ses portes le jeudi 7 mai dernier, après une décision le jour même du tribunal judiciaire du Havre saisi par la CGT, premier syndicat du site. Les juges avaient condamné en référé la direction à suspendre la production, qui ne permettait "pas d'assurer (...) la sécurité des travailleurs de l'usine face au risque lié au Covid-19". Le site avait repris partiellement son activité le 28 avril après l'avoir arrêtée le 16 mars à cause de l'épidémie.
Une reprise progressive
Les conditions de travail, certes dégradées, vont permettre une reprise progressive de la production des utilitaires Trafic. Avant la crise du Covid 19, l'usine qui emploie 1.849 personnes en CDI à Sandouville, en fabriquait 540 par jour. Le carnet de commande est rempli actuellement pour 55 jours.VIDEO : la reprise du travail chez Renault Sandouville ce vendredi matin...
Reportage d'Hervé Guiraudou et Marie Besnoit (montage : Xavier Robert).
L'opposition de la CGT
Cette réouverture du site normand, annoncée mercredi par la direction, a été saluée par FO, deuxième syndicat du site, et la CFE-CGC, mais toujours déplorée par la CGT. Pour ce syndicat, les mesures prises restent insuffisantes. Le syndicat majoritaire à Sandouville aurait notamment souhaité l'espacement d'un véhicule sur 2 à la chaîne.Une reprise attendue par la CFE-CGC
"C'est huit jours travaillés de perdus juste pour du formalisme", avait estimé mercredi Gilles Henri, délégué CFE-CGC. Cela "va sortir 700 familles de la précarité", argumentait de son côté Fabien Gloaguen, puisque selon lui 700 intérimaires vont progressivement reprendre le travail dans les jours à venir.Une entreprise en grosse difficulté
Renault Sandouville fait par ailleurs depuis plusieurs mois l'objet d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet du Havre pour recours abusif à l'intérim, à la suite d'un PV de l'inspection du travail.En difficulté avant même la crise du coronavirus, Renault doit dévoiler le 29 mai un plan d'économie de 2 milliards d'euros annoncé en février. Selon le Canard enchaîné du mercredi 20 mai, le groupe envisage de fermer quatre sites en France, Flins, Dieppe, Choisy-le-Roi et les Fonderies de Bretagne.