Le député de la France insoumise François Ruffin s’est rendu, mardi 3 juillet 2018, à l’hôpital psychiatrique Pierre Janet au Havre. Il soutient la grève d’une partie du personnel.
Les « perchés » de l’hopital Pierre Janet peuvent désormais compter sur le soutien du député François Ruffin
Depuis 8 jours, une partie du personnel gréviste campe sur le toit de l’établissement pour réclamer plus de moyens.
Le député France Insoumise est venu, mardi 4 juillet 2018, se rendre compte de la situation de la psychiatrie au Havre. Un geste solidaire apprécié.
Ma visite hier à l'HP du Havre, avec les soignants, c'est pas moi qui aurais pas dû la faire. C'est Mme Buzyn, c'est Edouard Philippe qui auraient dû s'y coller. Qu'ils voient. Qu'ils sortent de leurs palais et cessent de trancher de loin à coups de "réduction budgétaire". pic.twitter.com/1KV3OmPpdo
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) 4 juillet 2018
on est en période de canicule avec des pics de plus de 40 degrés, il y a des moments où c’est très pénible… surtout lorsque l’on a l’impression qu’il n’y a rien qui avance (…) le soutien moral qu’on reçoit de l’extérieur est très important.
Frédéric Le Touze - Infirmier - Intersyndical CFDT-CGT-SUD
Et comme il peut le faire dans les prisons, le parlementaire s'est invité dans plusieurs pavillons de l'hôpital, accompagné par des journalistes. Et l'indigne réalité des conditions saute aux yeux. Manque de personnel, manque de moyens, surpopulation des chambres.
En psychiatrie, on est dans le cadre d'un gel du budget depuis des années. Le minimum ce serait de demander un relèvement immédiat de 30% du budget de la psychiatrie, a dit M. Ruffin devant environ 300 personnes.
D'après les personnels, il manquerait plus de 40 psychiatres.
VIDEO : Danilo Commodi et Hannah Strobel ont suivi la visite de François Ruffin
Et tant que la directrice de l'ARS n'a pas décidée de se déplacer, les perchés ne sont pas décidés à quitter leur toit. L'élu a par ailleurs accusé de "lâcheté" la directrice de l'Agence régionale de santé, à qui les grévistes demandent en vain de venir sur place :
Le député PCF Jean-Paul Lecoq a dénoncé des unités avec "5 infirmiers pour 55 patients", un "enfant, victime de sévices, accueillit sur un matelas par terre dans une chambre double", du "personnel souvent contraint bien malgré lui à des prescriptions médicamenteuses pour palier ces difficultés", et un nombre insuffisant de draps, d'oreillers et de papier toilette, dans un courrier daté du 2 juillet que l'élu dit avoir adressé au président Macron.On ne doit pas prendre les décisions dans un petit bureau à l'abri du monde, derrière un tableau excel.
Dans un communiqué, la direction de l'hôpital a annoncé mardi proposer la création de 28 postes.
Les syndicats n'ont pas encore répondu mais "il n'y a rien qui réponde à la crise actuelle", a dit un aide soignant de Sud Yann Adreit au correspondant de l'AFP.