Le parquet a requis dix ans d'emprisonnement, jeudi 14 septembre 2023, à l'encontre de deux hommes jugés à Lille pour avoir participé à l'enlèvement d'un docker retrouvé mort au Havre en juin 2020.
Le parquet a requis, jeudi 14 septembre 2023, dix ans d'emprisonnement à l'encontre de deux hommes jugés à Lille pour avoir participé à l'enlèvement d'un docker retrouvé mort au Havre en juin 2020, sur fond d'un lucratif trafic de cocaïne et cannabis dans la zone portuaire.
Le parquet assortit cette demande d'un mandat de dépôt et de cinq ans d'interdiction du territoire de la Seine-Maritime. Le tribunal correctionnel rendra son délibéré le 12 octobre 2023. Les deux prévenus ne sont pas jugés pour enlèvement et séquestration, mais pour association de malfaiteurs. Avec un troisième homme, qui sera jugé en octobre, ils sont les seuls renvoyés devant la justice à l'issue de l'instruction sur la mort du docker, Allan Affagard, la nuit du 12 juin 2020.
Des messages lui demandant de faciliter une sortie de cocaïne
La famille de la victime a amené au tribunal un grand portrait de ce trentenaire au crâne rasé, lui-même mis en examen en 2018 pour association de malfaiteurs en lien avec le trafic de stupéfiants au port. "Il était devenu une source inscrite au bureau central des sources et communiquait des informations", a indiqué la procureure de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) Virginie Girard.
Elle a rappelé les appels et messages insistants reçus depuis mars 2020, lui demandant de faciliter une sortie de cocaïne du port du Havre, dans un contexte d'"augmentation exponentielle" d'importation de cette drogue. "Nous ne pouvons caractériser positivement la participation" des deux prévenus aux faits d'enlèvement et séquestration, mais "pour autant, personne ne peut aujourd'hui affirmer que ce ne sont pas eux qui ont commis les faits car ils ne disposent d'aucun alibi solide", a soulevé Mme Girard.
Ils auraient contribué à "tendre la toile autour de la victime"
Elle a souligné que ces deux trentenaires avaient a minima contribué à "tendre la toile autour de la victime". Déjà condamné à 17 reprises, Mathias L., "fournisseur de l'ensemble des cartes SIM aux autres protagonistes de ce dossier", a joué le "rôle d'un logisticien, d'un fournisseur de moyens et d'une nourrice", a-t-elle estimé.
À Dimitri D., déjà condamné pour enlèvement, est entre autres reproché le "stockage" d'un véhicule et la possession d'un téléphone utilisés pour les faits, a indiqué la seconde procureure, Lorène Delsaut.
"Devant le chagrin de la famille, on veut faire passer, je ne dirais pas des lampistes, mais des gens qui soi-disant ont un certain rôle dans le dossier, pour des criminels aguerris qui ont commis les faits", a déploré auprès de l'AFP l'avocat de Mathias L., Fabien Picchiottino.
Dans l'affaire pour laquelle Allan Affagard était mis en examen, six hommes ont été condamnés en février dernier de 10 à 20 ans de réclusion criminelle.
Avec AFP