La clinique de Fécamp, placée en redressement judiciaire depuis octobre 2023, a un repreneur. C'est le centre hospitalier. Ils partageaient déjà le même site. Cette reprise assure aux habitants des Hautes Falaises qu'ils pourront toujours être opérés ou naître dans la Cité des Terre-Neuvas.
C'est une bonne nouvelle en ce début d'année 2024. Le tribunal de commerce du Havre (Seine-Maritime) a rendu sa décision le 5 janvier 2024 : il a validé l'offre de reprise de la clinique de l'Abbaye par le centre hospitalier intercommunal des Hautes-Falaises et des médecins libéraux.
Maintien de la chirurgie et des accouchements sur place
Depuis le 6 octobre, la clinique en cessation de paiement était en redressement judiciaire. La reprise sera effective le 1er février.
Le centre hospitalier de Fécamp, associé aux praticiens libéraux de la clinique de l'Abbaye a déposé dans le cadre de la création d'un GCS (Groupement de coopération sanitaire), établissement de santé de droit privé à tarification privée, une offre de reprise. C'est donc une page qui se tourne avec l'ouverture du "pôle de santé chirurgical de Fécamp" le 1er février prochain.
Richard Lefevre, directeur du centre hospitalier intercommunal
Les patients de la ville de Fécamp et des communes voisines pourront toujours être opérés près de chez eux, et les accouchements auront toujours lieu.
Les interventions chirurgicales des patients du centre hospitalier se déroulaient déjà dans le bloc de la clinique privée. Mais sa cessation d'activité aurait entraîné la disparition des activités de chirurgie à Fécamp.
Le docteur Olivier, présidente de la commission médicale d'établissement, souligne l'enjeu de cette reprise pour les habitants de ce secteur à 45 kilomètres du Havre, 70 kilomètres de Rouen.
Les gens ont besoin de pouvoir être pris en charge, soit pour des activités aiguës liées à des chutes avec des fractures ouvertes ou pour la prise en charge oncologique. Nous sommes sur un territoire avec des gens isolés, d'un certain âge qui ne peuvent pas forcément se rendre facilement sur Rouen ou Le Havre.
Docteur Olivier, présidente de la commission médicale d'établissement
Fécamp manque de médecins, la fin de l'activité chirurgicale aurait aggravé la situation. C'est aussi une zone touristique qui nécessite de pouvoir prendre en charge des patients supplémentaires.
Objectifs : mutualiser les moyens et augmenter l'activité
Les équipes de la clinique et du centre hospitalier vont devoir trouver une organisation commune. Le directeur du centre hospitalier l'explique : "L'idée est de reprendre l'activité qui était déficitaire, et l'objectif est de mutualiser nos moyens pour avoir une trajectoire financière favorable".
Depuis le redressement judiciaire, 36 salariés ont été licenciés sur les 66 qui travaillaient à la clinique de l'Abbaye. Les suppressions d'emplois ont touché surtout des agents administratifs et d'entretien.
Yves Tannière, secrétaire syndicat CGT de l'hôpital constate que "la moitié du personnel de la clinique est licencié, en majorité des agents qui sont des femmes, parfois isolées" et ajoute : "on attend avec impatience de voir comment ça va démarrer pour comprendre le mode de fonctionnement de cette nouvelle structure".
La direction du centre hospitalier, repreneur de la clinique, annonce de son côté qu'elle recrute.
La clinique était restée ouverte malgré son placement en redressement judiciaire. Les consultations et soins externes ont continué depuis octobre. L 'activité chirurgicale avait été suspendue jusqu'au 1er février. Elle pourra reprendre à cette date.