Les salariés de la raffinerie Exxon Mobil de Port-Jérôme à Notre Dame de Gravenchon, près du Havre, se sont réunis tôt ce matin en assemblée générale et ont voté la grève.
VIDEO : le reportage de Myriam Libert et Stéphane Lhote avec l'interview de :- Christophe Aubert, secrétaire CGT Exxon Mobil raffinerie de Gravenchon
"Nous avons 50% de grévistes parmi les personnels postés et cela va avoir un impact sur la production", a affirmé à l'AFP la CGT d'ExxonMobil, par la voix de son porte-parole, Christophe Aubert.
Le porte-parole de la direction, Didier Lutsen, a fait état d'une "dizaine de grévistes". "Mais la situation est très évolutive", a-t-il reconnu. "Les mouvements de camions-citerne se poursuivent normalement", a-t-il ajouté.
La circulation des camions qui vont alimenter les stations-service est facilitée par la présence de forces de l'ordre devant le dépôt de carburant de la raffinerie et sur les différents ronds-points routiers qui en commandent l'accès.
La consultation du personnel des premières équipes du matin, dès 05H30, s'est déroulée dans une certaine confusion.
En raison de la présence en grand nombre de cadres venus participer au vote - à l'appel de la direction, selon les syndicalistes ouvriers - la CGT et FO ont décidé d'opter pour "le droit individuel à la grève", laissant le choix au personnel d'entrer ou pas dans la raffinerie.
Selon un photographe de l'AFP sur place, peu de salariés refusaient d'entrer sur le site.
"Nous sommes une petite vingtaine, on attend du renfort", confirmait à l'AFP une élue FO, Sonia Abderrahman.
Après avoir longtemps gardé le silence, la CGT a annoncé son pourcentage de "50% des personnels postés", sans donner le nombre de grévistes.
Les personnels de production qui font les 3X8 embauchent à 05h30, 13H30 et 21H30.
Une nouvelle consultation du personnel aura lieu en début d'après-midi et en fin de soirée.
La CGT reste confiante sur l'évolution du mouvement de grève. "Il y a eu beaucoup de sorties de camions ces derniers jours mais les stocks vont finir par diminuer" a estimé M. Aubert.
D'autant que la raffinerie risque de ne plus être alimentée prochainement en brut, en raison d'un mouvement de grève, décidé lundi et prenant effet mardi en fin d'après-midi,
à la Compagnie industrielle et maritime (CIM) qui opère les terminaux pétroliers du port du Havre et du cap d'Antifer, plus au nord, près d'Etretat.
La raffinerie Total, la plus grosse de France, est déjà à l'arrêt à Gonfreville-l'Orcher, sur la zone portuaire du Havre.
ExxonMobil, la deuxième raffinerie hexagonale, à peu près à égalité avec celle de Total à Donges (Loire-Atlantique), emploie environ 900 salariés dans sa raffinerie et 1.200 dans son complexe pétrochimique situé à proximité, sur le territoire de Notre-Dame-de-Gravenchon, rebaptisée Port-Jérôme-sur-Seine depuis le début de l'année après un regroupement de communes.
Le nombre de personnels "postés" ayant un impact sur la production, n'a pas été communiqué.