Lutte contre la fracture et la pollution numériques : la métropole de Rouen cède 300 ordinateurs à une filière locale

Alors que le numérique pourrait représenter 7% des émissions de gaz à effet de serre de la France d'ici 2040, la métropole de Rouen a cédé 300 ordinateurs à la filière solidaire et écologique locale Reboot Écosystème. L'objectif est double : réduire la pollution et lutter contre la fracture numérique.

Le numérique représente 2,5% de l'empreinte carbone de la France. Et selon un rapport sénatorial datant de 2020, la phase de production des terminaux concentrerait 70 % de l’empreinte carbone du numérique. Afin de la réduire, les associations de défense de l'environnement préconisent en priorité d'allonger la durée de vie des équipements informatiques. 

Cette motivation écologique est l'une des deux raisons pour lesquelles la métropole de Rouen a décidé de céder 300 ordinateurs déclassés, auparavant utilisés par ses salariés. L'autre objectif affiché étant la lutte contre la fracture numérique. L'opération s'est déroulée ce lundi 5 décembre. 

"Pendant le covid, on a vu qu'il y avait un certain nombre de familles en grandes difficultés parce qu'elles n'avaient pas de PC et ne pouvaient pas suivre les différents cours donnés à distance. Avec ce projet, on va pouvoir permettre aux familles d'être dotées d'un ordinateur, donc faire de l'inclusion numérique, et répondre aux obligations réglementaires de trier et recycler le matériel informatique", explique Abdelkrim Marchani, le vice-président de la Métropole Rouen Normandie en charge du développement économique et numérique. 

Reconditionnement à Petit-Quevilly

Les équipements ont été donnés au réseau associatif Réseau Grain, dans le cadre de la filière solidaire et écologique Reboot Écosystème (fruit de l'association des structures locales Les Copeaux Numériques, le Réseau Grain et Terra-Num). Reboot, qui a proposé le projet à la métropole, est maintenant chargée de les reconditionner dans ses locaux à Petit-Quevilly, en Seine-Maritime. Elle vendra ensuite les ordinateurs pour la somme symbolique de 20 euros pièce aux communes. Ces dernières seront libres de les donner à des écoles, des centres sociaux et des associations. 

"On efface les données, on effectue tout un panel de tests techniques, on nettoie et on prépare les ordinateurs pour les expéditions", détaille David Raulin, chargé de projet pour Reboot Écosystème. L'objectif est que ces ordinateurs, fonctionnels ou non au départ, puissent être utilisés encore trois à cinq ans par leurs nouveaux propriétaires. 

Stage d'inclusion numérique pour les bénéficiaires 

Les appareils reconditionnés, ici donnés par les communes aux bénéficiaires, mais en règle générale bien moins chers que des produits neufs, permettent aussi à plus de personnes d'avoir accès au numérique. 

Dans le cadre de l'opération avec la Métropole, tous les bénéficiaires auront la possibilité d'être accompagnés dans l'appréhension de leur nouvel équipemen, à travers un stage d'inclusion numérique. "L'informatique peut faire peur", reconnaît David Raulin. "L'objectif est d'équiper les personnes qui n'ont pas accès au numérique mais aussi qu'ils apprennent à utiliser le numérique", souligne-t-il. 

Au cours de ce stage qui durera une demi-journée, les bénéficiaires apprendront "à créer une boîte mail, comment fonctionne un ordinateur, et à rédiger des documents sur Word et des tableaux sur Excel", appuie le chargé de projet. 

D'ici la fin de l'année 2023, la Métropole estime que 600 de ses ordinateurs seront ainsi reconditionnés et distribués aux personnes en situation de fracture numérique. La filière Reboot Écosystème a, quant à elle, déjà expédié une petite centaine d'ordinateurs cédés ou donnés par des collectivités ou des entreprises privées. 

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