Important vol à l'usine Renault de Cléon (Seine-Maritime)

Deux suspects en garde à vue après un important vol de pièces détachées à l'usine Renault de Cléon. C'est le résultat de  18 mois d'enquête

Société
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Le vol de plus de 2000 injecteurs a été commis en juillet 2014 pour un préjudice estimé entre 400 et 500.000 euros. Après un an et demi d'enquête, deux anciens intérimaires ont été identifiés et arrêtés la semaine dernière par la brigade de répression des délits automobiles de la Sûreté départementale.

Deux palettes sorties de l'usine

Ce lundi matin (15 février), dans l'un des bureaux de l'état major de la Direction Départementale de la Sécurité Publique de Seine-Maritime (DDSP76), l'un des policiers chargés de cette affaire peu banale raconte comment et pourquoi l'enquête a été longue et complexe.
Au départ, la direction de l'usine de Cléon, spécialisée dans la fabrication de moteurs et de boîtes de vitesse, appelle la police pour signaler qu'un vol a été commis le 30 juillet 2014. D'un commun accord entre entreprise et policiers, la nouvelle du vol ne sera pas rendue publique. Cela va faciliter le travail de l'équipe spécialisée de  la brigade de répression des délits automobiles de la Sûreté départementale.

De leur côté, les salariés (via leurs représentants) sont sensibilisés à la gravité des faits et prennent conscience que si des vols de cette importance devaient se reproduire, cela aurait  de graves répercussions pour l'entreprise et donc pour l'emploi.

Un incendie pour détourner l'attention

Ce vol, pour le moins singulier, a été commis au sein de l'immense usine de la région elbeuvienne. Il ne s'agit pas de la  simple disparition d'une ou deux pièces détachées discrètement sorties de l'usine dans la poche d'un salarié indélicat, mais d'une opération d'envergure, préparée et planifiée.

C'est en tout cas ce que révèlent les premières constatations permettant de reconstituer les faits : une fourgonnette a été volée à l'intérieur de l'usine afin d'y charger deux palettes d'1,5 m3 de volume. Des palettes contenant des milliers d'injecteurs, des pièces détachées récemment livrées par un équipementier pour y être installées sur les moteurs construits dans un des bâtiments de l'usine. Un injecteur, à la revente de détail, pouvant coûter entre 300 et 400 euros pièce  et être monté sur des moteurs de différentes marques et modèles.

Comme par hasard, comme pour détourner l'attention et la vigilance du service de sécurité du site, une alerte incendie s'est déclenchée au même moment que le vol des deux palettes.  Un départ de feu sans gravité qui a été éteint très rapidement. Mais un incendie qui intrigue car c'est un feu que quelqu'un a volontairement allumé…

Vidéo, badges et écoutes téléphoniques

En parfaite collaboration avec le personnel du service de sécurité de l'entreprise c'est par le visionnage des enregistrements des caméras vidéo que les enquêteurs commencent leur travail.  Des vidéos qui montrent un homme (habillé d'une tenue de travail d'un ancien modèle) au volant du fourgon volé, puis en train de charger les palettes.  Qui est-il ? C'est le système électronique de lecture des badges personnels affectés à chaque salarié (qui enregistre les entrées et sorties aux différentes portes de l'usine) qui va répondre à cette question.

Mais le badge du voleur au fourgon correspond à un salarié qui est localisé par la vidéo au moment du chargement des palettes, à un autre endroit de l'usine…  Interrogé, cet homme de 37 ans est un intérimaire qui explique qu'effectivement, il n'a plus son badge. Il dit l'avoir perdu, et explique quelqu'un lui a peut être volé… 

Les policiers prennent acte de cette explication. Mais ils ne sont pas  convaincus de la bonne foi de l'intérimaire. Surtout qu'un deuxième examen des vidéos, dans le cadre d'une analyse poussée de reconnaissance physique, leur permet d'identifier un suspect. Un homme de 47 ans, qui a autrefois travaillé comme intérimaire dans cette usine de Cléon.

Comment relier ces deux suspects ? Comment prouver leur participation à ce vol ? Ce sera la tâche des enquêteurs, qui patiemment et sans découragement vont pendant des mois croiser les informations provenant des vidéos, des badges, des perquisitions, des écoutes téléphoniques, de la surveillance des sites Internet de vente en ligne et des auditions de témoins.

Le fourgon ne sera pas retrouvé. Ni sa précieuse cargaison. Les policiers ont rapidement la conviction que si le vol a été commis fin juillet, c'est pour pouvoir exporter la marchandise sans être inquiété au milieu des voitures lourdement chargées des vacanciers qui passent les frontières du sud de la France…

Sorti de prison pour être interrogé

En fin de semaine dernière (10 février 2016), ayant réuni de nombreux éléments à charge, les enquêteurs ont décidé d'entendre le suspect principal, l'homme identifié sur les vidéos en train de charger le fourgon. Il est déjà en prison, pour des faits commis il y a plusieurs mois. Rompu aux auditions et aux gardes à vue, il nie toute implication dans cette affaire. Tout comme le propriétaire du badge. Les deux suspects sont placés en garde à vue et présentés à la Justice.

Le procureur de la République a pris la décision de les poursuivre pour vol en réunion.
Ils sont convoqués au tribunal en juin prochain.
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