Alors que s'achevait la manifestation contre la réforme du code du travail, des jeunes (et pas que des lycéens) ont affronté les policiers et commis des dégradations
Des affrontements en centre ville
Hier (jeudi 31 mars 2016), alors que s'achevait devant la préfecture de Région la manifestation rouennaise contre la Loi Travail organisée par plusieurs syndicats, des jeunes qui étaient en tête de cortège ont lancé des projectiles contre les CRS positionnés devant l'église Pasteur et les grilles de la préfecture.> Lire ici le récit complet avec les images de l'affrontement
Après des affrontements entre ces jeunes et les CRS (qui ont fait usage de gaz lacrymogènes), le service d'ordre des syndicats s'est interposé pour calmer les esprits.
Le groupe de jeunes s'est alors déplacé vers la place de l'hôtel de ville où des cabanes étaient en cours de montage afin de constituer un campement.
Les forces de l'ordre ont alors demandé aux 300 personnes présentes qui occupaient les lieux de partir. Après plusieurs sommations, les CRS ont chargé et repoussé les manifestants. Des pierres et des cailloux ont été lancés sur les policiers. 7 personnes ont été interpellées. Les manifestants (dont la plupart avaient le visage dissimulé) ont alors traversé la ville pour se diriger vers l'hôtel de police dans le but de réclamer la libération de leurs camarades.
> Lire ici le récit complet avec les images de cet affrontement
Rive gauche, rue Brisout de Barneville, un cordon de police bloquait le passage aux 200 jeunes qui ont à nouveau affronté les forces de l'ordre. Un conteneur de récupération de verre a été renversé et les bouteilles ainsi récupérées ont été lancées sur les policiers. Après cet affrontement, 6 autres personnes ont été interpellées. Finalement, les jeunes sont partis vers le centre commercial Saint-Sever qu'ils ont traversé avant de retourner rive droite sur la place de l'hôtel de ville.
D'importants dégâts
Si aucun policier n'a été blessé par les jets de projectiles, en revanche les dégâts causés par les jeunes manifestants de l'après midi sont importants :- le socle de la statue de Napoléon a été recouvert d'inscriptions à la peinture
- un abribus a été détruit à coups de barre de fer
- la vitre d'une porte de tramway (métro) a été cassée,
- des poubelles brûlées rue de la République et une voiture touchée par les flammes
- des voitures endommagées dans plusieurs rues de la ville
- une vitrine cassée dans la galerie marchande du centre commercial Saint-Sever.
Des "lycéens" de 35 ans ?
Beaucoup d'observateurs ont remarqué qu'hier, parmi ces jeunes manifestants, il n'y avait pas que des lycéens. Des meneurs ont incité les plus jeunes à attaquer les CRS. Et si, sur les 130 personnes interpellées par la police le plus jeune a à peine 15 ans, les plus vieux ont 35 et 37 ans…Ce vendredi matin, il n'y avait plus que trois manifestants en garde à vue à l'hôtel de police de Rouen. Les autres, remis en liberté, font l'objet d'une enquête préliminaire.
Il faut en effet attendre les dépôts de plainte des victimes (personnes et institutions comme la ville, la Métropole ou la TCAR), établir un inventaire précis des dégâts et estimer le montant du coût des réparations.