Première mondiale pour les JO de Paris 2024 : un service d'audiodescription pour les malvoyants sur France Télévisions

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C'est une première mondiale et c'est sur le canal AD ! Pour suivre les jeux olympiques de Paris 2024, France télévisions a créé un service d'audiodescription pour les aveugles et malvoyants. L'idée a germé dans la tête de Christophe Robin, directeur de la production habillage et de l'accessibilité du groupe public.

C'est une première mondiale et c'est sur le canal AD ! France télévisions a créé un service d'audiodescription pour permettre aux aveugles et aux malvoyants de suivre les Jeux olympiques. L'idée a germé dans la tête de Christophe Robin, directeur de la production habillage et de l'accessibilité du groupe public.

Après les sourds et les malentendants ...

Le service existe déjà pour les films et les documentaires, mais rien n'était prévu pour le sport, indique Gil Baudu, coordinateur éditorial pour France télévisions. Il existe aussi un service de sous-titrage pour les sourds et les malentendants.

Permettre aux aveugles et malvoyants de suivre dans les meilleures conditions les épreuves des JO allait de soi... C'est aujourd'hui chose faite, à raison de sept heures d'audiodescription par jour. Ainsi, entre 16 et 23:00, ce public en situation de handicap, estimé à près de 2 millions de personnes en France métroplitaine peut suivre les retransmissions sportives proposées par le service public.

Ce fut le cas pour la cérémonie d'ouverture et ce sera aussi le cas pour la cérémonie de clôture. Les jeux paralympiques seront également couverts. Au total, plus de cent heures de direct seront assurées en audiodescription. 

Donner à voir, créer des images mentales 

"Il ne s'agit pas de se substiuer au commentaire classique des journalistes d'antenne", précise Gil Baudu, qui par ailleurs dirige le studio Voig à Rouen (Seine-Maritime). 

Le téléspectateur aveugle et malvoyant est considéré comme un téléspectateur normal. Il bénéficie des commentaires classiques des journalistes et des commentaires que nous ajoutons en audiodescription: des éléments de visualisation, de spatialisation et d'explication.

Gil Baudu, coordinateur éditorial pour France télévisions

Par exemple, pour le judoka Teddy Riner qui va défendre son titre de champion olympique, "on va décrire la couleur de son kimono, sa texture. On va décrire le personnage, son poids, sa taille, ses origines guadeloupéenne. On va donner des éléments sur l'ambiance. On va décrire la zone de combat jaune et rouge".

durée de la vidéo : 00h01mn53s
Présentation de l'audiodescription ©France Télévisions
Les jeux paralympiques aussi 

Cela reste une expérience télévisuelle qui s'appliquera aussi aux jeux paralympiques. 

Par exemple, le normand Alexis Hanquinquant, porte drapeau de la délégation tricolore a une prothèse en carbone à la jambe droite. L'audiodescription décrit sa prothèse, de quoi elle est constituée... Il y a une dimension pédagogique qui demande un travail de préparation documentaire important et complexe pour quarante cinq disciplines olympiques et vingt trois paralympiques. Un travail sur les règles de chaque discipline, ce qui les caractérise.  C'est quoi un ippon, par exemple ? Il faut apporter des élements nécessaires pour visualiser ce qu'il se passe, soutient le coordinateur éditorial.

L'audiodescription vient s'intercaler entre les commentaires antennes. Il s'agit d'apporter par petites touches des élements de visualisation sans se marcher sur les pieds avec les journalistes commentateurs.

Des tests avec des associations d'aveugles

Pour arriver à ce résultat, des tests grandeur nature sur le match de rugby France-Angleterre et sur les deux finales de tennis de Roland Garros dames et hommes ont été réalisés en mars dernier. Des tests validés avec des associations d'aveugles. Leur retour a été précieux pour répondre à leur besoin et améliorer le système.Ce travail se fait encore en ce moment.

Concrètement, ce sont des vocalisateurs qui produisent l'audiodescription à partir d'une documentation qu'il ont étudiée et des indications qui leurs sont données en direct, avec un décalage en amont de trente secondes.

Ces vocalisateurs travaillent en binôme à raison d'une à deux heures d'antenne en direct avant de passer le relais. Avec le casque et le micro, il décrivent ce qu'il se passe à l'antenne. C'est un travail difficile car il faut passer d'une discipiline à l'autre. Un métier à part qui doit donner à voir, donner des explications, spatialiser des situations, des épreuves sportives. "C'est un métier sensoriel pour donner du sens, un sens auditif qui donne une dimension visuelle, crée des images mentales", confie Gil Baudu qui assure l'interface entre la régie de France télévisions et les vocalisateurs.

Un travail de coordination

Ce travail se fait en collaboration avec Audrey Lunati, également coordinatrice éditoriale. Basés à France télévisions, à proximité du car régie HD qui se trouve au pied de l'immeuble du groupe, tous deux coordonnent et alimentent en information les vocalisateurs qui officient dans un studio privé parisien.

Ce service inédit devrait se poursuivre à l'avenir sur des retransmissions sports du groupe public tels que le Tour de France, Roland Garros, le tournoi des six nations, etc... Et se généraliser à terme sur l'ensemble des évènements sportifs.

 

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