Si Donald Trump est en route pour la victoire, les résultats définitifs sont toujours attendus. Des bulletins sont encore en cours de dépouillement, mais au fil des heures, l'écart se creuse avec Kamala Harris. Au Havre, les étudiants américains, soutiens de Kamala Harris, sont très pessimistes concernant la victoire de l'actuelle vice-présidente du pays.
Qui pour succéder à Joe Biden et devenir le 47e président de l'histoire des États-Unis ? Les résultats continuent de tomber mais au fil des heures, Donald Trump fait la course en tête avec 267 grands électeurs, sur les 270 nécessaires pour gagner. Le candidat républicain a d'ailleurs déjà revendiqué sa victoire en déclarant : "Je remercie les électeurs de m'avoir élu 47e président".
L'inquiétude des soutiens de Kamala Harris
Des résultats extrêmement suivis, autant aux Etats-Unis que dans le reste du monde. En Normandie, aux alentours de six heures du matin, une petite dizaine d'étudiants américains s'est réunie au campus délocalisé de Sciences Po Paris au Havre, pour suivre les résultats en direct.
Pour les soutiens de Kamala Harris, les dernières tendance ne sont pas bonnes, l'inquiétude se lit d'ailleurs sur leurs visages. "Donald Trump vient de remporter les états de la Caroline du Nord et de la Georgie, ça ne sent pas bon", réagit Audrey Lin, étudiante de 18 ans, originaire du Maryland. Quelques minutes plus tard, Donald Trump est aussi donné vainqueur dans l'état de Pennsylvanie, un des états les plus déterminants du pays.
Déjà trois "swing states" remporté par Trump
La primo votante, soutien de Kamala Harris, sait à quel point il est essentiel de s'imposer dans ces états pivots, appelés "Swing states". Ce sont des états acquis par aucun des deux grands partis dominants aux Etats-Unis et capables de basculer d'un camp à l'autre lors des élections.
Sur les 50 états que compte le pays, il y en a sept, dont la Caroline du Nord, la Georgie et la Pennsylvanie.
Il y a quatre ans, par exemple, l'état de Georgie avait été gagné de très peu par le démocrate Joe Biden. Avec la Caroline du Nord et la Pennsylvanie, c'est donc le troisième état clé du pays à avoir basculé cette année vers le camp républicain, en faveur de Donald Trump.
Même si j'ai voté à distance, je suis vraiment fière d'avoir pu exercer mon droit. Beaucoup de gens disent que les citoyens américains à l'étranger ont tendance à ne pas voter à cause des obstacles administratif, je suis donc très heureuse d'avoir pu voter.
Audrey Lin, étudiante américaine, à Sciences po au Havre.
"Je suis profondément inquiète et préoccupée, mais je garde espoir. J'ai quelques contacts avec ma famille qui est sur place, aux Etats-Unis. Ils suivent de très près les résultats. Je sais que mon père est extrêmement stressé", poursuit la jeune femme, qui a voté pour la première fois de sa vie et qui ne cache pas son soutien pour Kamala Harris, l'actuelle vice-présidente des États-Unis.
"Trump représente une menace pour les femmes"
"Comme nous l'entendons régulièrement, Donald Trump représente une énorme menace pour la démocratie, notamment pour les droits des femmes. Je pense que Kamala Harris peut être une alternative pour notre pays, dans la manière dont elle promet de protéger nos libertés", estime Audrey Lin.
Un avis largement partagé par une autre étudiante américaine de Sciences politiques au Havre, Syontoni Hattori-Chatterjee. Originaire de Californie, elle confie sa déception de voir Donald Trump aux portes de la Maison Blanche.
"Si j'étais moins fatiguée, j'aurais sûrement des émotions plus fortes. Mais comme pour la plupart des étudiants ici, je suis déçue et je ressens beaucoup d'incompréhension."
C'est la deuxième fois que cette étudiante vote aux élections présidentielles de son pays. "J'ai déjà vécu 2016 et je me souviens de la mobilisation des jeunes après les résultats. Je suis une femme de couleur, avec une partie de ma famille originaire d'Inde, et je ne comprends pas ces résultats", regrette Syontoni Hattori-Chatterjee.
Dans la matinée, tous les étudiants américains de Sciences politiques au Havre sont repartis chez eux, épuisés par cette nuit d'attente et de stress. À l'heure où nous écrivons ces lignes, il manque à Donald Trump trois grands électeurs pour avoir la majorité et devenir le nouveau président des Etats-Unis.
