L'aire des gens du voyage de Petit-Quevilly est voisine de l'usine SEVESO. Une absurdité mise en évidence par la catastrophe. Les familles n'ont pas été évacuées le 26 septembre. Leurs caravanes ont concentré la pollution sans pouvoir les protéger.
Dans la longue liste des "dysfonctionnements" pour l'alerte et la protection des populations lors de l'explosion, l'incendie et la pollution de l'usine Lubrizol, la situation des familles des gens du voyage.
La centaine d'habitants de l'aire de Petit-Quevilly a eu peur de mourir. "Tout le monde était terrifié, on voyait des flammes" , explique une femme, "On aurait attendu qu'on vienne et qu'on nous dise vous partez tous d'ici".
Trois policiers nous ont dit qu'il n'y aurait pas d'évacuation
Si le vent avait tourné dans le mauvais sens, les familles pensent qu'elles n'auraient pas survécu. La fumée, les gaz et les odeurs insupportables se sont concentrés dans les caravanes. Précisons que beaucoup de personnes souffrent de problèmes de santé.
Le soir c'était irrespirable. On respirait mieux dehors que dans les caravanes
Une caravane ce n'est pas un lieu de confinement, c'est comme une voiture, on ne peut pas nous laisser dans une zone dangereuse avec des enfants. En 2013, c'était les gaz, jeudi 26 le feu, et demain que se passera t-il, on va tous mourir là ?
Aucun changement après la pollution de Lubrizol en 2013
Une femme de la communauté des gens du voyage se souvient "on s'est aperçu sur le schéma directeur (NDLR de l'accueil des gens du voyage) que le terrain aurait dû être délocalisé après la pollution de 2013. Quand on en parle personne n'est au courant"L'aire de voyage de Petit Quevilly est récente, elle a ouvert en 2010. Sa localisation près de L'usine SEVESO Lubrizol et de l'usine d'engrais Borealis est un choix surprenant.