Au CHU de Rouen les mesures d'Agnès Buzyn pour les urgences sont jugées insuffisantes et inadaptées

Réactions syndicales sévères après l'annonce du "pacte de refondation des urgences" par la ministre de la Santé

Deux jours après la présentation (lundi 9 septembre 2019) par Agnès Buzyn de mesures destinées à répondre à la crise des services d'urgences dans les hôpitaux (où un mouvement de grève est en cours depuis plusieurs mois) les syndicats du centre hospitalier universitaire de Rouen jugent ce  "pacte de refondation des urgences" insuffisant, voire méprisant.
Le mépris "vis-à-vis de tous les professionnels de santé tant médicaux que paramédicaux" est le terme employé par la fédération Sud-Santé-Sociaux, qui dans un communiqué, dénonce un "dialogue de sourd hors concours" :   

On demande des collègues supplémentaires pour travailler, la ministre répond protocole de coopération. On parle désert médicaux, elle nous répond téléconsultation.  Les médecins généralistes parlent de leur charge de travail, elle leur répond qu’ils seront épaulés par les assistants médicaux.
On lui rappelle que les métiers de services à la personne ne sont pas attractifs, que ce sont des métiers féminisés qui sont mal rémunérés pour leur compétence et leur niveau de qualification et que leur revalorisation salariale est indispensable, elle nous répond « prime » !

On lui parle des fermetures des lits d’aval, elle nous répond que le développement de l’ambulatoire c’est l’avenir comme aux Etats-Unis…

On lui dit qu’au lieu d’un parcours dédié pour les personnes âgées il faudrait renforcer les effectifs des personnels dans les EHPAD, car sans moyens humains dans les EHPAD c’est plus de risque pour la santé de nos personnes âgées, et donc des entrées supplémentaires aux urgences elle nous répond qu’elle va développer le dispositif d’astreinte d’infirmière de nuit mutualisée en EHPAD…

En conclusion, le syndicat Sud-Santé-Sociaux réclame des mesures d'envergure immédiates qui passent notamment  par une revalorisation salariale de 300 euros nets par mois et la création de 10.000 postes soignants dans les services des urgences des hôpitaux publics pour un objectif de "zéro hospitalisation brancard".


Des moyens 

Hier (mardi 10 septembre 2019), avant la publication de ce communiqué syndical, des professionnels de santé du CHU exprimaient déjà leur avis sur les mesures annoncées par Agnès Buzyn :

Il faut des moyens supplémentaires là, rapidement, mais avec la prise en compte des problèmes que remontent les professionnels des urgences : c’est-à-dire notamment des lits d'hospitalisation et une médecine de ville de garde 24h/ 24

  • Céline Blondiaux, infirmière CFDT au CHU Charles Nicolle de Rouen
 

Les mesures dont nous avons entendu parler n'amélioreront pas le flux au niveau des urgences des hôpitaux demain , ni même après-demain !

  • Loïc Marpeau, président de la Commission médicale établissement (CME)  du CHU Charles Nicolle de Rouen
 

Grève aux urgences : on vous détaille l'essentiel des mesures annoncées par Agnès Buzyn

Première mesure présentée lundi par la ministre de la Santé : la création d'un "service d'accès aux soins" permettant d'orienter les patients 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.


 
Les 12 mesures du "Pacte des refondation des urgences"
754 millions d'euros de crédits seront dédiés, jusqu'en 2022 pour la mise en place de 12 mesures pour " des transformations profondes et concrètes visant à inventer des organisations modernes, soutenir les professionnels de santé et ainsi, améliorer les soins pour tous dans notre pays."

Mesure 1
Mettre en place dans tous les territoires un service distant universel pour répondre à toute heure à la demande de soins des Français : le service d’accès aux soins (SAS).

D’ici l’été 2020, les Français disposeront d’un service disponible par différents canaux – que ce soit en ligne ou par téléphone – qui fournira l’information et l’orientation sur tout le territoire pour toutes leurs questions de santé.

Mesure 2
Renforcer l’offre de consultations médicales sans rendez-vous en cabinet, maison et centre de santé.

Mesure 3
Donner à la médecine de ville les mêmes outils de prise en charge que les urgences.

Mesure 4
Offrir aux professionnels non médecins des compétences élargies pour prendre directement en charge les patients.

Mesure 5
Généraliser des parcours dédiés aux personnes âgées pour éviter les urgences.

Mesure 6
Intégrer la vidéo à distance dans tous les SAMU.

Mesure 7
Mieux utiliser les compétences médicales et soignantes rares en graduant les services d’urgences et en réformant les transports médicalisés.

Mesure 8
Renforcer et reconnaître les compétences des professionnels des urgences.

Mesure 9
Lutter plus efficacement contre les dérives de l’intérim médical.

Mesure 10
Réformer le financement des urgences

Mesure 11
Renforcer la sécurité des professionnels exerçant aux urgences.

Mesure 12
Fluidifier l’aval des urgences grâce à l’engagement de tous en faveur de l’accueil des hospitalisations non programmées.
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