Les membres de l'association Codef (Comité de défense de l’environnement de Freneuse) militent contre l'implantation d'un nouveau site d'enfouissement de déchets dangereux à Cléon (Seine-Maritime). Il pourrait voir le jour en 2030.
Depuis près d'un demi-siècle, les habitants de Tourville-la-Rivière (Seine-Maritime) ont une voisine encombrante. Sur près de 22 hectares, la Société d’exploitation et de réaménagement de la Fosse Marmitaine (SERAF), enfouie chaque année des tonnes de déchets dangereux.
Le SERAF, filiale de Véolia, est autorisé à exploiter le site de Tourville jusqu'en 2030. Mais qu'en sera-t-il après ?
Le site actuel bientôt inexploitable
Si les industriels tentent de recycler le plus souvent possible les déchets qu'ils produisent, il est parfois impossible de trouver une seconde vie aux déchets dangereux. Ils sont alors transportés, traités et enfouis sur des sites dédiés.
Il en existe 13 en France, dont deux en Normandie. À Tourville-la-Rivière, ce sont par exemple les déchets de l'usine Lubrizol qui sont enterrés. "Tout ce qui est pollué, ce dont on ne peut plus rien faire, eh bien, ça vient chez nous", résume, un peu dépitée, Valérie Auvray, membre de l'association Codef. Selon elle, 70% des déchets acheminés sur place sont normands, 30% viennent d'Île-de-France ou d'ailleurs.
À la recherche d'un nouveau lieu
Dans quelques années, le site d'enfouissement sera plein. Il ne sera plus possible d'y enfouir de nouveaux déchets alors la SERAF est à la recherche d'un nouveau lieu pour opérer. "Veolia ne compte pas arrêter l'exploitation, estime Valérie Auvray, nous avons appris qu'ils ont trouvé un nouveau site, tout proche, à Cléon."
Selon l'association Codef, Veolia souhaiterait enfouir de nouveaux déchets à seulement cinq mètres du site actuel. "Le projet fait 15 hectares dont 10 hectares de bois. Seul un chemin de terre le sépare du lieu d'enfouissement actuel", s'étonne Valérie Auvray.
Un avis défavorable à la Métropole Rouen Normandie
Lundi 30 septembre 2024, lors d'un vote consultatif à la Métropole Rouen Normandie, les élus ont voté unanimement contre la délibération sur le schéma régional des carrières. "C'est une première victoire pour nous", assure Valérie Auvray.
L'ouverture d'une carrière à Cléon permettrait, à terme, l'extension du site d'enfouissement de la SERAF. "Nous sommes dans l'une des plus petites boucles de la Seine, l'eau n'est pas loin", souligne l'association Codef, qui craint une pollution. Ses membres étaient réunis avant le conseil métropolitain pour faire entendre leurs voix.
Selon Valérie Auvray, Veolia sollicitera la préfecture de la Seine-Maritime d'ici la fin de l'année 2024 pour bénéficier d'une autorisation pour exploiter le futur site de Cléon. Dès 2027, l'extraction de la pierre pourrait commencer avant l'enfouissement de déchets à partir de 2030.