Le Centre hospitalier du Belvédère inquiet pour son avenir

Cette maternité, située à Mont-Saint-Aignan, à quelques kilomètres de Rouen, assure en moyenne 3 300 naissances par an. Ce qui en fait la plus grande de Normandie. Pourtant, au vu de sa situation financière, un audit a été demandé par l'Agence régionale de santé.  

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C'est l'incompréhension qui domine parmi les agents du Belvédère et les équipes médicales.

Le 26 avril dernier, l'Agence régionale de Santé leur a fait savoir par courrier qu'elle rejetait leur budget prévisionnel pour 2018 et que leurs dépenses (achats de matériel, recrutement...) étaient désormais soumis à validation.

En parallèle, un audit de l'établissement et de ses pratiques a débuté au mois de mai. 

Une activité peu rentable

Le problème n'est pas nouveau.

Spécialisé en gynécologie osbstétrique (suivi des accouchements), le Centre hospitalier du Belvédère est soumis, comme tous les hôpitaux en France, à la tarification à l'activité. Comme son nom l'indique, ce mode de financement rémunère les établissements en fonction de l'activité médicale qu'ils réalisent.

Or, chaque année, le tarif pour l'obstétrique diminue.

Dans un rapport de 2012, la Cour des comptes relevait déjà :

 

Le centre hospitalier du Belvédère se trouve dans une situation très particulière par rapport à la plupart des autres établissements hospitaliers généraux qui pratiquent plusieurs spécialités médicales.

[...] Ainsi, même si l’établissement augmente son activité, cet accroissement n’apporte pas de ressource supplémentaire. Le système de tarification à l’activité (T2A) pénalise donc le centre hospitalier du Belvédère
 

Une tentative de diversification de l'activité

Depuis 2012, pour faire face à cette situation, le Belvédère a diversifié son activité, développant notamment la chirurgie plastique, gynécologique, digestive et bariatrique (chirurgie de l'obésité).

Plus récemment, en février 2017, un nouveau plateau technique d'une superficie de 2500 m2 a ouvert portant à quatre le nombre de blocs opératoires. Un projet de 11 millions d'euros qui a obtenu le soutien financier de l'Etat et de l'ARS. 

La crainte de la fusion avec le CHU 

Dans un communiqué de presse, la communauté médicale et soignante du Belvédère fait part de son inquiétude :

Et maintenant, à peine 6 mois après la fin des travaux, les tutelles changent de politique et nous reprochent l'impact sur notre budget du coût de ces investissements.

N'ayant plus de direction propre depuis des mois, personne n'assume les conséquences de cet acte manqué.
 

Parmi les pistes évoquées pour sortir de l'impasse financière, une fusion entre le Belvédère et le CHU. Une solution qui inquiète le personnel très attaché à la spécificité de son centre.

Dans son projet d'établissement, le Centre hospitalier insiste notamment sur "la prise en charge globale des patientes c'est-à-dire une prise en charge de la mère et de l'enfant en tenant compte des dimensions physiques, psychiques et sociales".  

 

Forte de ses craintes, une pédiatre de l'établissement a même lancé ce samedi 19 mai un appel à "sauver le Belvédère" sur une plate-forme de financement participatif 






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