Un rapport alarmant sur les conditions de prise en charge des patients au CH du Rouvray

Du 7 au 18 octobre dernier, le Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté a visité l'hôpital psychiatrique du Rouvray pour évaluer les conditions de prise en charge des patients. Cinq points au moins doivent être améliorés. L'hôpital psychiatrique est visée par une procédure d'urgence.

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L'information a été rendue publique ce lundi 25 novembre par la direction du  Centre Hospitalier du Rouvray dans un communiqué de presse.

A la suite de sa visite en octobre, le Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté (CGLPL) vient d'adresser des recommandations en urgence à l'établissement de santé.

Cinq sujets majeurs de préoccupation


Cette autorité administrative indépendante a pour mission de s'assurer que les conditions de prise en charge des personnes privées de liberté soient respectueuses de leurs droits fondamentaux..

Dans son rapport, elle s'inquiète :

1. Des conditions d’hébergement dégradées et aggravées par la suroccupation des unités. 

Le Contrôleur Général souligne la nécessité d’une politique d’investissement en vue d'améliorer les conditions d’accueil. Il rappelle que l’occupation des lits d’hospitalisation complète ne doit pas dépasser la capacité de l’établissement.

2. Des atteintes à la liberté d’aller et venir de l’ensemble des patients, se répercutant sur la qualité des soins

L’enfermement des patients en soins sans consentement pendant l’hospitalisation complète n’étant pas intrinsèque à ce mode juridique de soin, cette contrainte de principe dans la liberté d’aller et venir au sein de l’hôpital doit cesser. Elle est particulièrement injustifiable pour les patients en soins libres.

3. Des mesures d’isolement prises en contradiction avec les textes applicables et portant gravement atteinte à la dignité humaine.

L'isolement et la contention doivent toujours constituer des pratiques de dernier recours et une politique d’établissement doit être définie afin d’en limiter l’usage.

4. Des patients laissés dans l’ignorance de leur statut d’hospitalisation et de leurs droits 

Le personnel en charge des patients en soins sans consentement doit être formé, particulièrement lorsqu’il est chargé de l’information de ces derniers sur leurs droits. De
manière générale, les patients doivent être mieux informés des conditions de vie et de l’offre de soins pendant leur séjour dans l’établissement.

5. Des enfants hospitalisés avec des adultes et parfois enfermés dans des chambres d’isolement

Les patients mineurs ne doivent pas être accueillis avec des adultes. La nécessité de disposer d’une chambre d’isolement doit être réfléchie en équipe, dans le cadre du projet médical. Le recours à cette pratique doit être évité par tout moyen ; il doit être totalement exclu dans les unités recevant des enfants de moins de treize ans.
 

Un plan d'actions à court terme 


En attendant de recevoir le rapport complet du Contrôleur général, la direction de l'hôpital s'engage à bâtir un plan d’actions à très court terme pour remédier à cette situation. Les recommandations ont été présentées ce mardi 26 novembre à l'ensemble du directoire de l'établissement. 

De leurs côtés, les représentants du personnel notent que ce rapport dénonce les dysfonctionnements contre lesquels ils luttent depuis des mois.

Au moment de la grève de la faim, on nous a reproché la violence de notre action par rapport à nos revendications. Mais la violence, elle se traduit dans le rapport. C'est la façon d'accueillir les patients en psychiatrie qui est indigne et violente pour les soignés comme pour les soignants.

Agathe Chopart, salariée syndiquée CGT centre hospitalier du Rouvray

 

On pose encore un diagnostic. C'est très bien. Mais que ce soit l'ARS de Normandie, Mme Buzyn (ndlr : ministre de la Santé) ou notre direction, quelles solutions apportent-ils concrètement ? si c'est pour dire que nous sommes assez nombreux et que nous sommes mal organisés, ils peuvent garder leurs réponses. Soit ils mettent les moyens en face de leurs recommandations, soit on continuera à s'émouvoir que des jeunes de quatorze ans soient accueillis avec des adultes .

Jean-Yves Hernent, représentant CFDT centre hospitalier du Rouvray


 

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