"Certaines ne viennent pas à l'école !" Comment lutter contre la précarité menstruelle chez les jeunes filles ?

1,7 million de femmes n'auraient pas les moyens de s'acheter des protections périodiques. Depuis un an, l'Université de Rouen Normandie a commencé la distribution de culottes menstruelles tandis que le département de Seine-Maritime a installé des distributeurs de serviettes périodiques dans les collèges du département.

En France, faute de moyens, 8% des femmes et filles déclarent renoncer à changer de protections périodiques autant qu’il le faudrait. 39% des femmes les plus précaires ne disposent pas de suffisamment de protections hygiéniques et plus d'une femme sur trois a recours à l’utilisation de protections de fortune. 

Ce sont environ 60 000 femmes sur le territoire de la métropole rouennaise à être potentiellement concernées par la précarité menstruelle. 

Distributions de culottes menstruelles 

Sur le campus de l'Université de Rouen Normandie, c'est distribution de culottes menstruelles. Chaque étudiante a le droit à deux exemplaires, soit l'équivalent de 30 euros environ.

"Quand on est étudiant, on n'y pense pas forcément. On va à la facilité et à ce qui revient le moins cher surtout, on ne va pas se mentir. Le fait qu'on ait l'opportunité d'en avoir gratuitement, ça peut aider à ce qu'on prenne l'initiative d'en utiliser", explique Maëlys, 18 ans, étudiante de littérature anglaise.

4 000 étudiantes de Rouen, mais aussi des campus excentrés De Dieppe ou d'Elbeuf sont ainsi concernés. C'est l'université qui finance la mesure. Objectif : lutter contre la précarité menstruelle tout en proposant une alternative durable.

"Il faut qu'on puisse instaurer l'idée que c'est quelque chose qui peut être sur du long terme, pas dangereux pour la santé et économique", indique Audrey Mallegol, gestionnaire du service "Bureau de la Vie étudiante".

"Certaines ne viennent pas à l'école"

Au collège Emile-Zola de Sotteville les Rouen, ce sont les adolescentes qui n'ont pas les moyens d'acheter des protections périodiques que le Département de Seine-Maritime a décidé d'aider.

"Ça coûte à peu près 10 euros par mois pour une femme. Il y a à peu près 130 000 collégiennes et lycéennes qui ne peuvent pas s'en acheter. Certaines ne viennent pas à l'école", explique Chantal Cottereau, vice-présidente du Département en charge des collèges et de la réussite éducative.

C'est un phénomène de discrimination et surtout une différence entre les jeunes filles et les garçons. Ce ne les aide pas à avoir le même niveau. C'est donc important que les jeunes filles viennent en classe et se sentent bien quand elles viennent apprendre pour qu'elles ne soient pas toujours dans l'inquiétude.

Chantal Cottereau, vice-présidente du Département en charge des collèges et de la réussite éducative

Des distributeurs de protections périodiques

Comme dans une vingtaine d'autres collèges du département, des distributeurs de serviettes hygiéniques ont ainsi été installés à la vie scolaire et à l'infirmerie.

Cette mesure expérimentale devrait être généralisée dans les 132 collèges de Seine-Maritime dés l'année prochaine.

Depuis septembre 2022, des distributeurs de protections périodiques gratuites ont aussi été installés par la Métropole Rouen Normandie à destination des structures associatives du territoire.

Ce dispositif est prévu pour proposer des serviettes hygiéniques flux moyen et abondant et des tampons avec et sans applicateurs (soit quatre produits différents). Une attention particulière a été apportée à la qualité des produits distribués (bio, recyclable, 100% coton, zéro plastique).

Lieux d’implantation des distributeurs à ce jour

  • Restos du cœur de Rouen, 57, rue Desseaux
  • Restos du cœur de Maromme, 5, rue du moulin à poudre
  • Secours catholique de Rouen, 6, rue du Grand Feu
  • Croix Rouge Française, 24, rue du bac
  • Mission locale Rouen, 33, avenue Champlain
  • Mission locale Elbeuf, 25, rue Camille-Randoing

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