Coronavirus : l'appel aux dons d'Emmaüs en Normandie

Pour la première fois de son histoire, Emmaüs doit lancer un appel aux dons en argent pour survivre. Privée de ses activités par le confinement, elle n'a plus de revenus. Or, l'association humanitaire a besoin de fonds pour faire vivre ses communautés comme celle de Saint-Pierre-les-Elbeuf.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Comme dans toutes les communautés Emmaüs de France, les compagnons normands abrités par l'association humanitaire, vivent des dons d'objets qu'ils retapent, restaurent pour les revendre ensuite. Aucune subvention de l'Etat ou de collectivité n'est attribuée. 

Les 119 communautés Emmaüs de France ont en effet toutes pour but d'accueillir, toute l'année, des exclus qui cherchent un lieu pour travailler, se réinsérer, se reconstruire. 

Un appel à l'aide national 


Mais, depuis le confinement, les choses sont devenues compliquées et problématiques.
Il est interdit de recevoir du public comme auparavant et il n'y a donc plus de dons de biens ou d'objets, ni de ventes possibles.
Résultat, aucune entrée d'argent ne vient plus alimenter les budgets.

L'association a donc lancé un appel national à l'aide, sur ses plateformes internet pour renflouer ses caisses. 
 


Des budgets de fonctionnement à sec 


Toutes les communautés de Normandie sont bien sûr touchées, comme par exemple celle de Saint-Pierre-les-Elbeuf.  
Pour la faire vivre avec ses 35 compagnons, plus de 50 000 euros par mois sont nécessaires. 

Chantal Vidal, la directrice de cette communauté Emmaüs ne cache pas son inquiétude :

'' Cet argent nous sert au financement de projets dans la communauté, au paiement des factures de charges. Les compagnons ont chacun une allocation par semaine. Donc ça, on ne peut plus non plus leur donner. On a été obligé de faire une demande de prêt à la banque et là on attend son accord. Mais il faudra rembourser et le souci, c'est que tout ce qui est perdu l'est aussi définitivement. " 

 


Seules les associations sont pour l'instant autorisées à leur commander quelques meubles ou de l'équipement electro-ménager pour des familles dans le besoin. 
Mais ces commandes se font uniquement à distance et sous forme de drive.

Des compagnons qui gardent le moral...ensemble !


Fort heureusement, à ce jour, les compagnons ne sont pas totalement sans activité. En réalité, ils profitent aussi du confinement pour retaper les locaux avec, système D oblige, les matériaux dont ils disposent déjà sur les lieux.

Ils ne sont donc pas désoeuvrés, mais le contact avec le public, le principe même de la communauté, leur manque terriblement. 

Pour Dominique , par exemple, " discuter avec les gens, leur contact, tout çà, il n' y a pas à dire, ça manque vraiment !"

Mais malgré tout, ils ont aussi pour seul avantage, la conscience d'avoir la chance d'être confinés dans un espace agréable, étendu et surtout, à plusieurs !

Et pour Louis, par exemple, cela rend les choses un peu moins lourdes à supporter : 

"On se rencontre, on discute, on joue ensemble. Après le repas, on a même une petite pause café, ça nous détend et nous aide à ne trop sentir ce confinement"

 Désormais, cloitrés dans leur centre, ces 35 compagnons attendent le déconfinement avec impatience pour reprendre une activité enfin normale, tant pour le moral que pour les finances. 


 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité