C’est une innovation technologique qui pourrait séduire de nombreuses entreprises, commerces ou sociétés de transport en commun, soucieuses de vérifier le port du masque au sein de leurs murs en plein déconfinement.
L’application mise au point par l’agence REDLab traite les images des caméras de vidéo-surveillance.
Vert ou rose
Dans un magasin par exemple ou à un arrêt de métro, quand vous passez devant l'objectif, si vous portez un masque votre visage devient vert, sinon il vire au rose.
Ce programme informatique détecte uniquement l’objet à savoir le masque. Il ne s’agit donc pas d'un logiciel de reconnaissance faciale, capable d’identifier votre identité.
L’application vous reconnaît en tant que visage humain. Mais elle ne sait pas qui vous êtes. Elle ne peut donc pas associer d’informations personnelles à votre visage.
Adapter les politiques de prévention
L’intérêt pour le client utilisateur de ce logiciel ? Adapter ses messages de prévention.
Ainsi, si ce dispositif est utilisé au sein des transports en commun, les messages audio invitant au port du masque évoluent en fonction de ce que les caméras détectent.
Si un nombre insuffisant de personnes est masqué, un nouvel appel à la vigilance peut alors être automatiquement diffusé.
Voyez le reportage réalisé par Jean-Baptiste Pattier et Didier Meunier (Montage : Stéphanie Letournel)
Quels enjeux pour le respect des données personnelles ?
L’accueil du public n’est pas unanime parmi les usagers rencontrés par notre équipe de reportage. Certains ne voient aucun danger tant ils estiment déjà être localisés en permanence à cause de leur téléphone portable. Pour d’autres, l’inquiétude est réelle.
Derrière cette application, il peut y avoir d’autres dérives. On va commencer par mettre ce dispositif en place. Et après, ça va faire comme en Chine avec des points attribués pour voir si ce sont de bons citoyens.
Reste que les législations française et européenne sont strictes sur l’utilisation des données personnelles et sur celle de la vidéosurveillance.
La loi française prévoit ainsi que le public soit informé de l’existence de caméras de vidéosurveillance installées sur la voie publique ou dans des lieux ouverts au public. Par ailleurs, la conservation des images ne peut pas dépasser un mois.
Le dirigeant de REDLab assure pour sa part que les images ne sont pas stockées.
Depuis le début, nous avons fait le choix de prendre le chemin parfois difficile de tout développer ici au sein de notre entreprise avec nos équipes. Mais au moins, nous sommes certains de la manière dont les données sont traitées.
Créé en 2017, l’agence REDLab est spécialisée dans le conseil auprès des entreprises dans les domaines de la blockchain, des IOT, et la Big Data. L’entreprise est hébergée au Petit-Quevilly au sein de la pépinière-hôtel d’entreprises Seine Innopolis, dédiée au numérique.