Coronavirus : les limites aux alertes lancées sur les réseaux sociaux par des soignants du CH du Rouvray

Quels propos publier sur les réseaux sociaux en tant que personnel soignant dans un CH comme celui du Rouvray ? Récemment, 7 agents ont été convoqués par leur direction après certaines publications jugées "injurieuses". Une enquête administrative a été ouverte.  


 

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Les faits remonteraient au 30 mars dernier et porteraient sur des commentaires consécutifs à la publication sur les réseaux sociaux d'une note interne attribuée à la direction, indiquant la marche à suivre au personnel en cas de suspicion d'infection. 
 

Une polémique relayée sur les réseaux sociaux 


Cette marche à suivre avait aussitôt suscité la polémique sur la Toile, car elle stipulait que les masques portés par les soignants devaient être "mis à sécher et réutilisés."
Pire, toujours selon cette note, le port du masque pour les patients potentiellement atteints du Covid-19 était même jugé "inutile ".

Scandalisés, des soignants avaient donc choisi de partager ce document sur les réseaux sociaux et en particulier sur la page FaceBook des Blouses Noires, ce mouvement de protestation issu du conflit mené en 2018 au CHU du Rouvray pour obtenir plus de moyens.  
 
Mais non signée par la direction, cette note n'aurait pas eu de caractère vraiment officiel et l'administration de l'établissement avait alors également dénoncé le manque de moyens de protections pour ses personnels. 
 


Une enquête administrative ouverte pour propos injurieux 


Malgré tout, peu de temps après, 7 soignants ont été convoqués pour un entretien, dans le cadre d'une enquête administrative, ouverte par la direction. 

Une enquête actuellement toujours en cours, selon un communiqué de la direction, et qui fait suite à "la publication sur les réseaux sociaux de propos injurieux et diffamatoires de la part de certains agents".

D'après le syndicat SUD Santé qui a publié un tract à ce sujet le 20 avril sur les réseaux sociaux, ces tentatives d'intimidations du personnel seraient "scandaleuses et pourraient dissimuler d'autres manquements".
 


Ces publications sur les réseaux sociaux n'avaient pourtant rien d'illégal, car rien n'était officiel et aucune consigne de confidentialité n'y était associée.
Manos Kappatos, délégué du personnel au CHR du Rouvray et représentant Sud Santé

Des syndicats divisés sur une affaire sans gravité apparente 


Mais cette version des faits et ces procédés ne font pourtant pas l'unanimité au sein de l'établissement de santé et pour les autres syndicats, l'affaire, sans gravité apparente, est peut-être allée un peu trop loin. 

En tant que fonctionnaires de santé, nous avons un droit de réserve à respecter et on ne peut pas publier n'importe quel propos à titre personnel comme ce qui a été fait ! Sur ce point, la direction a raison et de toutes façons, aucun conseil de discipline n'a été encore convoqué pour prendre des sanctions à l'encontre de ces 7 personnes, à qui on a simplement fait un rappel à la loi ! Il s'agit pour moi d'une affaire qui a pris trop d'ampleur, sachant que depuis, nous avons reçu tout le matériel nécessaire et chaque agent a désormais ses 2 masques par jour ! Et le stock est maintenant plus que suffisant pour tout le monde.
Jean-Yves Herment, délégué CFDT

A priori, sur les 4 syndicats du CHR du Rouvray, SUD Santé serait pour l'instant le seul à mener cette bataille.
Dans quel but ? Cela reste à définir, car en ce qui concerne les moyens de fonctionnement de l'établissement, aucun des 30 postes décrochés de haute lutte après le conflit de 2018 ne manquerait à l'appel. 
 

 

Mieux, selon Jean-Yves Herment, "on est même en ce moment en sur-effectif, car certaines unités sont en sommeil à cause du COVID 19 et l'unité spéciale créée pour les malades du coronavirus n'abrite pour l'instant que deux patients alors qu'elle est dimensionnée pour douze personnes! "  

Le centre hospitalier du Rouvray est aussi depuis peu l'un des premiers établissements psychiatriques en France à disposer de soignants capables d'effectuer des tests de dépistages.
Une équipe a d'ailleurs été spécialement formée par le CHU de Rouen qui a reçu en retour 20 lits supplémentaires.
 


Attention aux publications personnelles sur les réseaux sociaux ! 

En clair, cette polémique cacherait-elle des conflits internes et plus personnels entre direction et certains agents ?
Impossible pour l'instant de l'affirmer, mais restent les consignes de prudence à adopter pour tous les internautes avant de publier, de partager, ou de "liker" des commentaires sur les réseaux sociaux.

Ces actions dès lors qu'elles sont faites à titre individuel, et non pas protégées par le sceau syndical par exemple, deviennent alors publiques, et donc opposables par tout employeur scrupuleux de sa réputation. 

 

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