Des espaces sans tabac ni cigarettes électroniques devant les écoles : "On n'aime pas l'odeur et ça peut nous donner envie de fumer "

Près de Rouen (Seine-Maritime), une ville a décidé d’interdire le tabagisme devant une école. Un choix initié par les élèves et les parents d’élèves. Une décision qui revient aux communes car il n’existe toujours pas de loi nationale.

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Des panneaux et des marquages au sol annoncent la couleur : zone sans tabac. Et c’est mieux comme ça ! En premier lieu pour les enfants qui sont à l’initiative de cet arrêté promulgué par la ville de Grand-Quevilly près de Rouen (Seine-Maritime).

Cette expérimentation a lieu devant les écoles élémentaire et maternelle Césaire-Levillain et pourrait s’étendre aux 14 établissements de la ville mais aussi aux abords des parcs de jeux et des structures sportives.

Dénormaliser le tabagisme

Cette mesure a été votée en conseil des jeunes, qui réunit des élèves de CM2 et appuyée par plusieurs parents d’élèves. Pour la ligue contre le cancer, c’est évidemment une bonne décision : "on ne peut pas leur dire non, notre force ce sont les enfants", sourit Yvon Graïc, président de la Ligue contre le cancer de Seine-Maritime.

"Pour eux ce qui compte c’est l’environnement mais des parents qui fument à côté ce sont aussi les enfants qui inhalent les fumées. Mais c’est vrai que les enfants sont très sensibles à la pollution aux mégots", ajoute Yvon Graïc, qui reconnaît que cet affichage fait partie intégrante de leur campagne de communication.

Ils espérent ainsi que certains parents arrêtent de fumer grâce à cet arrêté. Il nous rappelle que 40% des cancers sont liés au tabac et à l’alcool.

VIDEO : reportage d'Angèle de Vecchi et Stéphanie Letournel devant l'école :

durée de la vidéo : 00h01mn34s
Les élèves des écoles Césaire-Levillain à Grand-Quevilly (Seine-Maritime) et pourrait s’étendre à tous établissements de la ville mais aussi aux abords des parcs de jeux et des structures sportives. ©France 3 Normandie

"On n'aime pas l'odeur"

"On n'aime pas l'odeur et ça peut nous donner envie de fumer quand on sera plus grande", nous confie cette élève de CM2. Elle et sa copine en ont également assez des mégots laissés devant leur école.

Aucune verbalisation n'est prévue envers les adultes qui ne respecteraient pas cet arrêté. L'équipe éducative et la mairie comptent sur le civisme des responsables des élèves.

D’après le Dr Rüdiger Krech, directeur de la promotion de la santé à l’OMS, "les produits du tabac contiennent plus de 7 000 produits chimiques toxiques qui s’infiltrent dans notre environnement lorsqu’ils sont jetés".

Parmi ces substances on peut retrouver du goudron, de l’ammoniac, du cadmium, de l’oxyde d’azote, du monoxyde de carbone, du benzène...

Ces substances s’infiltrent dans l’environnement sur toute la chaîne de production et de consommation de la cigarette : lors de la culture du tabac, lorsque les cigarettes sont fumées, et enfin lorsque le mégot se décompose dans la nature. Il faut compter deux ans pour sa décomposition complète.

Ce que dit la loi en France

L’arrêté municipal pris par le Grand-Quevilly s’inspire de la législation québécoise, où il est interdit de fumer à moins de neuf mètres, car une telle interdiction n’existe pas en France.  

Un projet de décret interdisant la cigarette devant les écoles avait été annoncé fin 2023 par le ministre de la Santé de l’époque. Mais il n’a toujours pas été promulgué à ce jour.

En Seine-Maritime, 121 espaces sans tabac ont été instaurés, dont 24 à Déville-lès-Rouen, 16 à Elbeuf, une dizaine à Mont-Saint-Aignan ou encore Barentin. Une trentaine de nouveaux espaces sont en projet.

Tous les ans, 75 000 décès sont attribuables au tabagisme, soit 13% des décès survenus en France métropolitaine, dont 45 000 par cancers. Il est le facteur de risque évitable de cancer le plus important. Quant au tabagisme passif, il est responsable de près de 1100 décès chaque année.*

De récentes études scientifiques ont démontré que le vapotage peut endommager les poumons en les exposant à des produits chimiques dangereux, comme du formaldéhyde et de l'acroléine, ainsi qu'à des métaux et à des contaminants, comme le nickel et le plomb.

Chez les ados, le vapotage peut augmenter la toux et la respiration sifflante et intensifier les symptômes de l'asthme.

*Source Ligue contre le cancer

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