Alors que la neuvième édition du Mois sans tabac a débuté vendredi 1ᵉʳ novembre, elle est pour les 12 millions de Français fumeurs quotidiens l'occasion de faire face à leur addiction et parmi eux, les femmes enceintes fumeuses.

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Protéger son futur enfant en luttant contre sa consommation de tabac, c'est la lutte complexe à laquelle font face chaque année des milliers de femmes.

En 2021, près de 45% des mères ayant des enfants de cinq ans ou moins étaient parvenues à arrêter de fumer au début ou durant leur grossesse, tandis que 51% d'entre elles avaient réduit et 4% n'avaient ni réduit ou arrêter leur consommation selon Santé Publique France.

Des chiffres qui restent élevés et qui démontrent les obstacles auxquels les femmes enceintes fumeuses sont confrontées durant leur grossesse.

"L'arrêt du tabac est une grande source d'angoisse"

Parmi ces difficultés, Marie Van der Schueren, médecin tabacologue au CHU de Rouen, identifie d'abord celle de la dépendance. "Pour les femmes qui fument quotidiennement à grande dose, l'arrêt du tabac est une grande source d'angoisse. La peur du manque, lié à la nicotine, est ce qui revient le plus souvent lors des consultations", souligne la médecin.

À cette dépendance s'ajoute le regard que porte l'entourage de ces femmes et la société sur leur consommation.

Le sentiment de culpabilité est très fort chez ces femmes. Si elles fument une cigarette dans la rue avec leur ventre de femme enceinte, les regards vont automatiquement se porter sur elles. C'est un poids supplémentaire en plus de leur stress constant.

Marie Van der Schueren, médecin tabacologue au CHU de Rouen

Mais la spécialiste souligne toutefois que l'inquiétude de ces futures mères pour leur enfant est une motivation majeure pour lutter contre leur addiction.

"Arrêter ou réduire sa consommation est loin d'être impossible"

"Il n'est jamais trop tard pour arrêter de fumer, même au troisième trimestre de la grossesse, il y a toujours des bénéfices à en tirer. L'objectif est d'accompagner ces femmes en ne les culpabilisant pas, mais en leur apportant le plus de solutions possibles" précise la médecin.

Patchs associés à des gommes, pastilles, inhaleurs, sprays, plusieurs substituts nicotiniques existent pour lutter efficacement contre la dépendance. Ils sont par ailleurs remboursés sur prescription et sans plafond par l'Assurance maladie et peuvent être prescrits par des médecins, infirmiers, sages-femmes ou kinésithérapeutes.

"L'accompagnement psychologique est également une aide importante pour ces femmes, nous les aidons à comprendre qu'arrêter ou réduire sa consommation est loin d'être impossible et cela même durant une grossesse", rappelle Marie Van der Schueren.

Gérer sa consommation de tabac en étant enceinte n'est donc pas un combat voué à l'échec et le Mois sans tabac peut être l'occasion de sauter le pas. En 2024, près de 90 000 Français se sont inscrits à cette nouvelle édition qui durera tout le mois de novembre.

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