Des entreprises agricoles à l'arrêt après l'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen

En Seine-Maritime et dans quatre départements des Hauts de France, l’interdiction des récoltes pénalisent des centaines d'agriculteurs mais aussi des entreprises spécialisées qui réclament une indemnisation
 

Une semaine après l'incendie de l'usine chimique de Rouen, on commence seulement à estimer l'ampleur des conséquences environnementales, sociales et économiques.

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Une production agricole consignée

Parmi les victimes de cette catastrophe industrielle, les exploitations agricoles situées dans les communes où le nuage de fumées noires est passé, poussé par les vents de Nord-Est.

Les préfectures de Seine-Maritime, de l'Oise, de la Somme, de l'Aisne et du Nord ont, en attendant le résultat des mesures et analyses, consigné les légumes et les produits tels que le lait, les œufs et  volailles issus d'élevage en plein air, le miel et les productions d'élevages piscicoles. 

Ces mesures préventives, qui ne s'appliquent pas au maraîchage effectué sous serres ou tunnels de culture, concernent plus de 900 exploitations agricoles. Elles visent à empêcher la mise sur le marché de produits d'origine végétale ou animale en provenance des zones touchées par les retombées de suies occasionnées par le nuage en provenance de l'incendie de Rouen. 

Récoltes à l'arrêt

Les agriculteurs des communes concernées par ces interdictions ont donc été contraints de cesser les récoltes de ce début d'automne telles que le maïs, un végétal, qui une fois stocké ("ensilé" sous des bâches ou des pneus) sert à de nourriture pour les vaches. L'arrachage des betteraves et des pommes de terre est également concerné.
 
 

Ensilage sous contrôle

► 3 octobre 2019 : après une interdiction préfectorale, la récolte de maïs a repris mais avec des restrictions. Quant à l'ensilage, il est effectué de façon à isoler et à consigner le maïs récolté après le passage du nuage de fumée en provenance de l'incendie de l'usine chimique de Rouen.
VIDEO : le reportage de Catherine Lecompte et Didier Meunier (montage : Stéphanie Letournel)

 

Des entreprises oubliées ?

Si des mesures sont annoncées par le gouvernement pour aider et indemniser les exploitations agricoles touchées par ces mesures de gel de l'activité, des chefs d'entreprises s'inquiètent d'avoir été oubliés et le font savoir.
Par la voix  du président de la Fédération Nationale Entrepreneurs Des Territoires (FNEDT), les entreprises de travaux agricoles veulent alerter sur leur situation :  "Aux côtés des agriculteurs, il y a des dizaines de machines de récolte à l’arrêt dans les entreprises de travaux agricoles et des milliers d’hectares à récolter à ce jour dans les 206 communes rurales concernées sur 5 départements"

Ces entreprises, prestataires des agriculteurs, subissent de plein fouet les conséquences de l'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen et sont au chômage technique : 

La perte de chiffre d’affaires pour les entreprises de travaux agricoles (ETA) s’élève à 7 000 euros par jour et par machine de récolte. Que vont donc devenir ces entrepreneurs et leurs salariés ?  Je regrette par ailleurs que  la mobilisation du dispositif d'activité partielle des salariés pour les entreprises soit totalement insuffisante. Les entrepreneurs demandent ainsi une indemnisation totale de la baisse du chiffre d’affaires causée par l’incendie.
Gérard Napias, président de la Fédération Nationale Entrepreneurs Des Territoires

 
 

 
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