En France, une dizaine d'universités sont perturbées par des blocages et des incidents. A Rouen, des étudiants sont rentrés dans le mouvement depuis mercredi, ils dénoncent les violences liées au conflit et la réforme de l'enseignement supérieur.
Depuis mercredi, quelques dizaines d'étudiants bloque une partie de la fac de Rouen. Ce vendredi matin, ils étaient devant l'UFR des lettres et sciences-humaines. Alors que les examens approchent, ils se mobilisent pour dénoncer la réforme de l'enseignement supérieur. Leur crainte : la fusion des universités normandes.
VIDEO / Le reportage de Raphaël Deh et Stéphane L'Hôte
Avec les interviews de :
- Enzo Chassonnery - Etudiant en 1ère année de Musicologie
- Philomène Adan - Etudiante en 1ère année de sciences du Langage
- Joël Alexandre - Président de l'Université de Rouen - Normandie
Toulouse, Bordeaux, Montpellier ...
A Toulouse, des sites de l'université Jean-Jaurès (sciences humaines) sont bloqués depuis plusieurs semaines pour protester contre le projet de fusion avec d'autres établissements de la ville et contre la loi sur les modifications d'accès à l'université (loi ORE, Orientation et réussite des étudiants), accusée d'instaurer un système de sélection.
Le campus de la Victoire, en plein centre de Bordeaux, est bloqué depuis mi-mars.
La faculté de lettres de Nancy est également bloquée "jusqu'à ce que Macron retire la loi" ORE, a indiqué à l'AFP Romane Mayer, porte-parole de l'Unef, deuxième syndicat étudiant et opposé à la réforme.
Même chose pour l'université Paul-Valéry (Humanités) de Montpellier, où le blocage a été reconduit en AG "pour une durée illimitée".
A Paris, le site de Tolbiac (université Panthéon-Sorbonne) est fermé depuis lundi et le président de l'établissement, Georges Haddad, dit craindre que la situation "dégénère". Il n'exclut pas de devoir faire appel à la police.
A Nantes en revanche, le blocus a été levé vendredi, a indiqué l'université. Deux amphis restent occupés à la fac de lettres et les cours ont été transférés sur un autre site.
Des manifestations d'étudiants se sont par ailleurs déroulées ces derniers jours dans plusieurs villes contre des violences perpétrées à Montpellier par des hommes cagoulés et armés de bâtons dans la nuit du 22 au 23 mars dans un amphi bloqué de la fac de droit.
Le doyen et un professeur, mis en cause par des témoins, ont été mis en examen jeudi soir et placés sous contrôle judiciaire, fait rarissime dans l'histoire de l'université française. La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal a diligenté une enquête administrative et suspendu jeudi les deux enseignants.
La loi sur les nouvelles modalités d'accès à l'université prévoit "des attendus" pour les licences générales. Si le jeune ne les possède pas, selon les commissions d'examen des dossiers dans les facs, il se verra accepté sous conditions et devra suivre un parcours d'accompagnement.