Moins d'une semaine après l'annonce de la fermeture du site de Seine-Maritime, des élus normands sont allés dire "non" au pdg de Vallourec et au ministre de l'Economie.
C'est unis, que les élus normands sont allés à Paris ce mardi (24 novembre 2020) pour "non à la fermeture de l'usine Vallrourec de Déville-lès-Rouen.
Un site spécialisé dans la fabrication de tubes sans soudure pour l'industrie pétrolière et gazière, secteur actuellement touché par la crise.
Après le choc de l'annonce de la fermeture de l'usine située dans l'agglomération de Rouen, une action collective a été menée auprès de l'entreprise et du gouvernement par Hervé Morin, président de la région de Normandie, Damien Adam, député de la 1ère circonscription de Seine Maritime, Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et président de la métropole Rouen-Normandie et Dominique Gambier, maire de Déville-les-Rouen sont allés rencontrer le PDG du groupe Vallourec,Edouard Guinotte.
Un peu plus tard, la délégation d'élus normands a été reçue par Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, de la Finance et de la Relance.
Hervé Morin, et Nicolas Mayer-Rossignol ont expliqué leur refus de voir fermer l'usine de Déville :
"les annonces du groupe industriel mondial Vallourec frappent un site industriel majeur de la vallée de la Seine et ne peuvent que susciter colère et consternation, en particulier compte-tenu de la mobilisation de l’ensemble des acteurs publics qui accompagnent ce site depuis 2016, date de la fermeture du laminoir, pour stabiliser sa situation. Le site de Déville-lès-Rouen (qui compte 200 salariés) est un fleuron européen du traitement thermique de métaux ; il était encore à l’équilibre en 2019 : le savoir-faire de ses salariés ne saurait être remis en cause."
Lors des échanges de la matinée, Hervé Morin et Nicolas Mayer-Rossignols ont rappelé que la BPI, et à travers elle l’Etat, est actionnaire à hauteur de 15% du groupe Vallourec et regretté que ce groupe n’ait pas entrepris davantage les diversifications nécessaires qui auraient pu permettre au groupe d’entrer plus fortement dans le défi de la transition énergétique et d’anticiper la baisse du prix du pétrole.
Ils ont exprimé au PDG leur position concernant ces choix : "ce manque d’ambition et anticipation est clairement de la responsabilité de l’entreprise, qui doit assumer ses choix de court terme".
Aussi, ils ont demandé à l’entreprise :
• un moratoire d’un an - ce que pour l’instant le Groupe refuse d’envisager ;
• un engagement sur un fonds de revitalisation et d'investissement pour faciliter la reprise ;
• dans le cas d'un PSE, un niveau d'indemnisation le plus élevé possible ;
Dans un communiqué commun, Hervé Morin et Nicolas Mayer-Rossignol en appellent à l’Etat :
"L’enjeu est d’intérêt national. Le gouvernement doit nous aider à faire pression sur Vallourec. La vallée de la Seine représente le quart des établissements et la moitié des emplois salariés du secteur au niveau national. L’Etat ne peut assister sans réagir à la disparition progressive d’une industrie stratégique qui a marqué durablement le territoire. Il lui appartient de construire avec les collectivités une vision globale de ses mutations et une politique d’accompagnement adaptée des savoir-faire comme des salariés ".
Dans sa réponse, @AgnesRunacher annonce des premières pistes de reclassement pour les salariés, la mobilisation d'@Elisabeth_Borne sur le Plan de sauvegarde de l'emploi et souligne l'implication des acteurs du territoire pour préparer des solutions. @Herve_Morin @NicolasMayerNMR pic.twitter.com/ztr9OT1urn
— Damien ADAM (@damienadam76) November 24, 2020
Une question au gouvernement
Un peu plus tard dans la journée, à l'Assemblée nationale, le député rouennais Damien Adam dans une question au gouvernement, a demandé à la ministre déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier- Runacher, ce que le gouvernement comptait mener comme action pour accompagner le reclassement des salariés de Vallourec et favoriser l'implantation et le développement de nouvelles activités sur le site de Déville-lès-Rouen.La ministre a répondu que Damien Adam pouvait compter "sur la détermination d'Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'emploi et de l'insertion) et de celle du ministère de l'Economie et de l'Industrie pour trouver des solutions.