Le fabricant de tubes a annoncé le 18 novembre la suppression d’environ 350 postes en France et la fermeture du site de Déville-lès-Rouen dans un contexte de baisse d’activité en lien avec la pandémie de Covid-19.
Le fabricant de tubes pour l’industrie pétrolière, Vallourec, a annoncé mercredi 18 novembre dans un communiqué la suppression de 1050 postes, 350 en France, 200 en Allemagne et 500 au Brésil afin de « renforcer la compétitivité » du groupe.L’entreprise a prévu de fermer les installations de traitement thermique sur le site de Déville-lès-Rouen.
Une annonce qui a suscité beaucoup de réactions d'élus normands (► Lire plus bas). Ce jeudi, les salariés du site de Seine-Maritime étaient sous le choc, dépités, écoeurés...
Le fabricant de tubes pour les secteur de l'énergie Vallourec annonce la suppression d'un millier de postes, dont 350 en France #AFP pic.twitter.com/OyZMeRpDXj
— Agence France-Presse (@afpfr) November 18, 2020
Une baisse d’un tiers du chiffre d’affaires
Dans le rapport publié sur son site, la société Vallourec précise que son chiffre d’affaires a diminué d’un tiers au troisième trimestre et que son endettement s’élève à 3,5 milliards d’euros.Le groupe industriel a principalement pâti de la très forte baisse de la demande sur le marché Pétrole et Gaz, en lien avec la pandémie de Covid-19. Cette chute, particulièrement notable en Amérique du Nord, a été en partie compensée par une bonne activité au Brésil. Mais au total, les livraisons ont presque été divisées par 2 à 319.000 tonnes au troisième trimestre.
"C'est blessant, on avait un sentiment d'appartenance" expllique le représentant de l'intersyndicale de Vallourec
« Un immense gâchis »
Les réactions politiques ont été nombreuses dès mercredi soir.C’est un « drame (…) tant ce site marque le paysage de notre commune et s’inscrit dans l’histoire industrielle de la Vallée du Cailly depuis plus de 2 siècles », a déclaré sur Facebook le maire de Deville-lès-Rouen, Dominique Gambier.
Le président de la Métropole de Rouen et maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol a parlé lui dans un communiqué d’un « immense gâchis » face à tous les « efforts » entrepris depuis 3 ans pour maintenir le site de Déville-lès-Rouen. En 2016, le groupe qui comptabilisait alors 380 salariés dans la Vallée du Cailly avait enclenché un plan social qui s’était traduit par la fermeture du laminoir et la suppression de 188 postes.
#Vallourec : colère et solidarité #Deville @Rouen @MetropoleRouenN pic.twitter.com/UTKs94buaC
— Nicolas Mayer-Rossignol (@NicolasMayerNMR) November 18, 2020
Nous regrettons vivement que Vallourec ne s’engage pas plus fortement dans le défi de la transition énergétique et de l’innovation en diversifiant son activité et en s’appuyant sur les savoir-faire à sa disposition.
"Une claque pour l'industrie"
Le président de la Métropole de Rouen espère un plan de redressement, un maintien d’une activité même réduite et/ou une reprise du site par une autre société. « Nous attendons de l’Etat et du Gouvernement qu’il se saisisse en urgence de cette situation ». Il recevra ce jeudi 19 novembre à la Mairie de Rouen les représentants des salariés de l’entreprise.Le député LREM de la Seine-Maritime, Damien Adam a quand à lui évoqué dans un communiqué une «claque pour l’industrie dans la Métropole de Rouen ».
Il compte solliciter le préfet de la Seine-Maritime afin d’identifier un ou plusieurs projets industriels qui pourraient être menés en remplacement de l’activité de Vallourec.Les clients de l’usine Vallourec de Déville-lès-Rouen, notamment en Afrique, ont annulé leurs commandes. L’usine ne fonctionne actuellement qu’à 25% de ses capacités et les perspectives à moyen terme ne laissent pas présager d’amélioration