Un des fils de Latifa Ibn Ziaten, mère de la première victime du jihadiste Mohammed Merah en 2012, soupçonné d'avoir inventé le récit de son agression qui serait survenue jeudi 11 juillet, est sorti de garde à vue et sera convoqué devant le tribunal.
La garde à vue de Naoufal Ibn Ziaten s'est terminée samedi 13 juillet au soir et il sera convoqué au tribunal a annoncé l'avocat de la famille Me Méhana Mouhou à l'AFP.
A la mi-journée, le procureur de la République de Rouen, Pascal Prache, avait confirmé "qu'il (avait) été procédé au placement en garde à vue du chef de dénonciation mensongère de crimes ou délits" de Naoufal Ibn Ziaten, confirmant une information du Parisien/Aujourd'hui en France.Le fils de Latifa Ibn Ziaten disait avoir été agressé jeudi près de Rouen avec son colocataire de 25 ans alors qu'il rentrait à son domicile en voiture.
Contacté vendredi matin par nos soins, son avocat Maître Méhana Mouhou nous avait détaillé le "passage à tabac" des deux hommes.
La porte d'entrée du domicile a été forcée, Naoufal Ibn Ziaten a tenté de se réfugier dans la cour de maison mais ses agresseurs (au moins 3) sont passés par la lucarne. Ils l'ont ensuite fracassé, la tête contre le mur... c'est horrible il y avait du sang au sol et sur le mur.
Une agression inventée pour cacher une bagarre
C'est une agression inventée. D'après les premières constatations, les enquêteurs ont eu des doutes très rapidement. Au vu des constatations, vu que la thèse de l'agression n'était pas crédible, les versions des deux supposées victimes étaient contradictoires.
Une source policière à l'AFP
Les deux hommes se seraient en réalité battus entre eux avant d'inventer plus tard le récit d'une agression.
Les deux personnes étaient concubins, une relation dont n'avait pas connaissance la famille. Ils se seraient battus entre eux. Le soir des faits, le fils serait rentré tard, une bagarre a éclaté, il y a eu du sang
Une source policière à l'AFP
Il y a un mois des tags antisémites avaient été retrouvés sur la maison de sa mère
Selon cette source policière, ces révélations jettent de "sérieux doutes" sur l'affaire des tags survenue il y a un mois, lorsque des menaces et des inscriptions à la gloire du tueur jihadiste avaient été découvertes au domicile de Latifa Ibn Ziaten. Et ce d'autant que "les tags sont intervenus juste avant que la police ne prévoie de retirer la protection policière" de Latifa Ibn Ziaten.
Maître Méhana Mouhou, l'avocat de la famille Ibn Ziaten s'exprime
Dans un communiqué à l'AFP, l'avocat de la famille souligne que ce qui s'est passé est "dramatique" et révèle avant tout la fragilité psychologique de son client. "L'important c'est que la vérité soit rétablie", poursuit le conseil de Naoufal Ibn Ziaten.
L'avocat parle d'un jeune homme "effondré" qui "mesure maintenant les conséquences de son appel à police secours pour signaler une agression fictive alors qu'il s'agissait
de violence entre lui et un de ses amis".
Depuis l'assassinat de son frère par Mohamed Merah mon client est dévasté. Mon client, par moments est en proie à des comportements inadaptés et cette affaire met en lumière la nécessité d'une aide psychologique.
Maître Méhana Mouhou, avocat de la famille