Il ne reste plus que trois mois pour éviter la fermeture de la papeterie de Grand-Couronne. Mercredi 10/03, les élus locaux lançaient un appel au président de la République alors que le Conseil économique et social de Normandie organisait un grand débat pour mobiliser les intercommunalités.
Il y a encore peu, lorsque vous recycliez du papier, il y avait de fortes chances qu'il soit recyclé chez UPM Chapelle Darblay à Grand-Couronne (Seine-Maritime). La papeterie rouennaise est la seule en France à produire du papier journal 100% recyclé. Selon les chiffres du département de la Seine-Maritime, le site normand dispose d’une puissance de recyclage de 480 000 tonnes par an, soit le résultat du tri de 24 millions d’habitants (près d'un tiers de la France) par le biais de 350 contrats passés avec les collectivités territoriales.
L'usine a été mise en vente par le groupe finlandais UPM en septembre 2019. Pour l'heure, le site est en sommeil jusqu'en juin 2021, afin de permettre à un éventuel repreneur de se manifester. Les différentes actions menées par les pouvoirs publics et les derniers salariés présents n'ont pas permis de trouver une solution. Mais pour le CESER Normandie (Conseil économique, social et environnemental régional) tout n'a pas encore été essayé. Il souhaite mobiliser les intercommunalités autour d'une démarche commune pour assurer la pérennité du site normand. Un grand débat était ainsi organisé le mercredi 10 mars dans l'hémicycle du Conseil régional.
Nicolas Mayer Rossignol veut "sauver Chapelle Darblay"
Pour le maire de Rouen et président de la Métropole Rouen Normandie, il y a bien sûr un volet emploi. La reprise du site pourrait conduire à créer un nombre important de poste.
Ce n'est pas un site à l'abandon. C'est un site compétitif (...) On a de vrais industriels qui ont des projets de reprise (...) Ce qu'il manque aujourd'hui c'est l'intervention de la puissance nationale. J'en appelle à Emmanuel Macron"
Le président de la métropole de Rouen met en avant ce qu'il considère comme une absurdité. Faute de reprise d'UPM CHapelle Darblay, les papiers issus du tri sélectif seraient soit brûlés ou enfois, ou encore acheminés jusqu'en Allemagne pour leur retraitement. Les trajets induits rendraient l'impact carbone de leur recyclage beaucoup plus important.