Deux lycéens ont été condamnés, jeudi 12 septembre 2024, après avoir tenté d'introduire une bouteille en plastique contenant des produits chimiques, en octobre 2023, dans leur établissement du Petit-Quevilly (Seine-Maritime), près de Rouen. Détails.
Lors du délibéré du tribunal des enfants, le 1er février dernier, deux mineurs, qui avaient apporté des produits chimiques dans leur lycée du Petit-Quevilly en octobre 2023, avaient été déclarés coupables "de dégradations et de l’introduction d’une arme dans un établissement scolaire sans motif légitime", indiquait le parquet de Rouen.
La justice devait prononcer ses sanctions définitives dans une audience le 12 septembre 2024, à nouveau devant le tribunal pour enfants. C'est chose faite.
Des travaux d'intérêt général et une mesure éducative judiciaire d'un an
Ce jeudi, les deux lycéens ont donc été condamnés :
- Pour le premier : 75 heures de travaux d'intérêt général (avec deux mois d'emprisonnement encourus en cas de non-exécution), une mesure éducative judiciaire d'une durée d'un an, une interdiction de contact avec le coauteur des faits et une interdiction de détention d'arme d'une durée de deux ans.
- Pour le deuxième : une mesure éducative judiciaire d'un an "avec module santé", précise le parquet (permettant une prise en charge du mineur dans un établissement médico-social, par exemple), assortie d'une interdiction de contact avec le coauteur des faits et une interdiction de détention d'arme d'une durée de deux ans.
Pour rappel, les faits s'étaient produits vendredi 20 octobre 2023 dans l'après-midi, au lycée professionnel Jean-Baptiste Colbert du Petit-Quevilly (Seine-Maritime).
"Le proviseur de cet établissement a signalé qu’un lycéen avait été trouvé porteur d’une bouteille en plastique pouvant contenir un produit chimique à l’entrée du lycée", précisait alors le parquet de Rouen.
Des bouteilles remplies d'acide chlorhydrique
Selon une source policière, la bouteille était remplie d'un mélange d'acide chlorhydrique et d'aluminium qui, compressés, peuvent être "détonants". Cette dernière avait commencé à "gonfler", conduisant à l'évacuation, par précaution, d'une partie de l'Hôtel de police de Rouen et à la venue d'une équipe NRBC (nucléaire, radiologique, biologique, chimique) de sapeurs-pompiers, qui avait procédé à des analyses.
Un lycéen de 17 ans avait été placé en garde à vue dans la foulée, "ainsi que l'un de ses camarades, âgé également de 17 ans, qu'il a impliqué dans les faits", détaillait le parquet.
Le compte rendu de l'affaire, préparé le 22/10/2023 par M. Weber et D. Meunier :
Interrogés par la sûreté départementale de Rouen, les deux mineurs avaient alors reconnu avoir introduit à l’intérieur de l’établissement des bouteilles en plastique avec de l’acide chlorhydrique acheté en magasin pour provoquer des explosions, "selon un procédé qu’ils avaient vu sur les réseaux sociaux".
"Ils précisaient avoir testé ces procédés dans des endroits non fréquentés du lycée pour ne blesser personne", concluait le parquet.
