Deux lycéens ont été placés en garde à vue, vendredi 20 octobre 2023, après avoir tenté d'introduire, dans leur établissement du Petit-Quevilly (Seine-Maritime), une bouteille en plastique contenant des produits chimiques. Le tribunal les a reconnus coupables des faits.
MISE À JOUR, jeudi 1er février 2024. Lors du délibéré du tribunal des enfants, les deux mineurs ont été déclarés coupables "des dégradations et de l’introduction d’une arme dans un établissement scolaire sans motif légitime", indique le parquet de Rouen.
L’audience de sanction aura lieu devant le tribunal pour enfants le 12 septembre 2024. Dans l’attente, une période de mise à l’épreuve éducative a été ouverte pour chacun de ces mineurs.
Un mélange d'acide chlorhydrique et d'aluminium
Pour rappel, les faits se sont produits vendredi 20 octobre 2023 dans l'après-midi, au lycée professionnel Jean-Baptiste Colbert du Petit-Quevilly (Seine-Maritime).
"Le proviseur de cet établissement a signalé qu’un lycéen avait été trouvé porteur d’une bouteille en plastique pouvant contenir un produit chimique à l’entrée du lycée", précise le parquet de Rouen.
Selon une source policière, la bouteille était remplie d'un mélange d'acide chlorhydrique et d'aluminium qui, compressés, peuvent être "détonants".
Cette dernière a commencé à "gonfler", selon cette même source, conduisant à l'évacuation, par précaution, d'une partie de l'Hôtel de police de Rouen et à la venue d'une équipe NRBC (nucléaire, radiologique, biologique, chimique) de sapeurs-pompiers, qui a procédé à des analyses.
Les lycéens voulaient fabriquer une bombe
Deux faits similaires s'étaient produits les 17 et 19 octobre au lycée Colbert, conduisant la direction de l'établissement à procéder à une fouille des sacs. Mardi, "deux bouteilles plastique ont explosé avec une odeur chimique qui s’est dégagée", "sans toutefois faire de blesser", relève le parquet. Jeudi, deux autres bouteilles ont été trouvées mais n'ont pas explosé ni laissé échapper de gaz.
Le lycéen de 17 ans concerné a été placé en garde à vue vendredi, "ainsi que l'un de ses camarades, âgé également de 17 ans, qu'il a impliqué dans les faits", détaille le parquet.
Visionnez le compte-rendu de l'affaire par M. Weber et D. Meunier :
A l'issue des interrogatoires menés ce dimanche par la sûreté départementale de Rouen, les deux mineurs ont reconnu avoir introduit à l’intérieur de l’établissement des bouteilles en plastique avec de l’acide chlorhydrique acheté en magasin pour provoquer des explosions, "selon un procédé qu’ils avaient vu sur les réseaux sociaux", souligne le parquet. "Ils précisaient avoir testé ces procédés dans des endroits non fréquentés du lycée pour ne blesser personne."
Le tribunal pour enfants devrait statuer sur leur culpabilité le 11 janvier prochain. En l’attente, ils ont été placés sous contrôle judiciaire et ont l’interdiction de se contacter et de détenir ou porter une arme. La détention provisoire n’étant pas possible pour les mineurs selon la loi.