Définir le tracé, en permettant aux habitants de "mettre la main à la pâte" et de faire part de leurs suggestions et craintes : tel est l'objectif de la concertation mise en place dès le 6 mai 2024, concernant la future ligne nouvelle Paris-Normandie (LNPN).
"La densité de circulation est telle [sur les voies existantes, ndlr] qu'on a des aléas et irrégularités. La LNPN permettra de mettre fin à la mixité des circulations entre Paris et Mantes-la-Jolie, engorgée par des trains rapides et des trains plus lents qui provoquent de nombreux ralentissements", explique Didier Pastant, directeur général adjoint Transports et aménagement du territoire à la région Normandie.
On ne va pas traiter la problématique de la mobilité avec des bus urbains.
Cyrille Moreau, vice-président de la métropole Rouen Normandie en charge des transportsen conférence de presse
Lors d'une conférence de presse organisée ce mardi 30 avril 2024, les contours de cette nouvelle ligne, qui doit relier Paris au Havre via Mantes-la-Jolie et Rouen Saint-Sever, avec une section vers Caen et Cherbourg-en-Cotentin, ont été dessinés. Et ses objectifs, réexpliqués.
Jusqu'à 250 km/h sur l'axe Paris - Le Havre
En clair, la ligne nouvelle Paris-Normandie promet d'augmenter la vitesse maximale des trains en créant des voies adaptées. Une seconde voie entre Mantes-la-Jolie et Nanterre permettra de réaliser un trajet Paris-Mantes en 30 minutes, contre 50 aujourd'hui. Et sur l'axe Rouen - Barentin, les trains pourront circuler à 250 km/h avec un plongeon sous la Seine... Un trajet Paris - Le Havre pourrait ainsi se faire en 1h50 (contre environ 2h20 actuellement).
Un gain de temps, matérialisé par une nouvelle gare, celle de Saint-Sever. "C'est un projet essentiel", souligne Pascal Sanjuan, délégué interministériel au développement de la vallée de la Seine. "Le secteur, c'est le seul endroit où les trains interrégionaux roulent sur les mêmes voies. Cela crée une véritable saturation."
Les enjeux, donc : améliorer la fréquence des trains, leur rapidité et leur ponctualité, pour les quelque 16,4 millions de touristes qui se rendent chaque année dans la région, et désengorger durablement les voies aux abords de la gare de Paris-Saint-Lazare en créant un "saut-de-mouton" - un décroisement des lignes normandes et franciliennes.
Le tracé en questions
Sous l'égide de la Commission nationale du débat public, une autorité administrative indépendante, et de SNCF Réseau, les riverains sont donc invités à faire part, dès le 6 mai prochain, de leurs préoccupations et craintes. Ils pourront participer à la finalisation du tracé entre Rouen et Barentin (trois sont pour le moment envisagés : Est Roumare, Ouest Pissy-Pôville et Est Pissy-Pôville).
Le maître d'œuvre compte sur ce cahier de doléances pour "converger vers le tracé qui aura le plus d'avantages et le moins d'inconvénients pour tous", assure Didier Robles, directeur du projet LNPN à SNCF Réseau.
Le projet rentre dans une phase d'études très concrète. Nous souhaitons entendre les habitants sur l'insertion du tracé de la ligne dans LEUR territoire. Le projet se fait avec les Normands, avec les Franciliens. Il se fait pour eux et avec eux.
Didier Roblesà France 3 Normandie
Alors pour faire entendre votre voix, vous êtes invités à participer aux réunions publiques et aux ateliers mis en place dès la semaine prochaine (l'agenda est disponible ici). "On compte beaucoup sur la mobilisation de la population. C'est l'occasion pour nous, après des années de silence, de réexpliquer à quoi sert le projet et en quoi il va améliorer les relations entre la Normandie et l'Île-de-France", rappelle Didier Robles.
L'idée étant, d'ici 2025, de rechercher "le tracé qui impactera le moins possible le territoire", avant l'élaboration du dossier d'enquête publique sur le tracé retenu. Si ce calendrier se maintient, la LNPN, dont les principaux aménagements en Normandie et en Île-de-France sont chiffrés à 5,3 milliards d'euros, pourrait voir le jour en 2035.