Elisabeth Borne a présenté son plan transport pour les années à venir. La priorité est donnée au ferroviaire. La Première ministre a dévoilé le calendrier concernant, notamment, la LNPN (Ligne Nouvelle Paris Normandie). Elle a également évoqué le contournement Est de Rouen.
A quoi ressemblera Rouen dans plusieurs années ? Avec une nouvelle gare rive gauche c’est sûr mais le contournement Est sera-t-il vraiment validé par un gouvernement qui prône une transition écologique qui donne la priorité au ferroviaire et non au routier ?
Lors d’une conférence de presse donnée le 24 février 2023, la Première ministre Elisabeth Borne s’est projetée sur le long terme pour "des infrastructures de transport les plus décarbonées possible, avec des réseaux rénovés et des RER autour des grandes villes".
Un RER Normand ?
Pour le moment, Rouen ne fait pas partie des villes citées pour les RER contrairement à Strasbourg, Bordeaux ou Grenoble. Elisabeth Borne n’a pas évoqué la capitale normande puisque le RER rouennais est classé dans la catégorie "des projets à imaginer".
Dans le rapport du COI (Conseil d’Orientation des Infrastructures), on peut lire que la date de " réalisation n’est pas connue à ce stade". L’horizon d’un service express régional métropolitain à Rouen est donc lointain et se réalisera dans tous les cas après la "création de la nouvelle gare dans le cadre de la LNPN".
Calendrier de la nouvelle gare et de la LNPN
Selon le calendrier retenu par Elisabeth Borne, le projet dit du "saut de mouton", au niveau de la gare de Clichy-Levallois, doit aboutir sur la période 2023-2027. Ce projet consiste à désengorger le trafic de la gare Saint-Lazare. Le "saut de mouton" va créer deux flux distincts : les trains de la banlieue parisienne et les trains des lignes Paris-Cherbourg et Paris-Rouen-Le Havre. Actuellement, les voyageurs normands sont parfois obligés d’attendre plusieurs minutes avant l’arrivée en gare Saint-Lazare pour accéder aux quais engorgés par le trafic francilien.
Une fois ce "saut de mouton" réalisé, l’Etat devrait s’attaquer au chantier (tant attendu) de la LNPN. Les travaux se dérouleront en deux temps : le tronçon Paris-Mantes, la nouvelle gare de Rouen, rive gauche, dans le quartier Saint-Sever. Viendront ensuite les tronçons Rouen-Barentin, Barentin-Yvetot et Mantes-Evreux qui, eux, sont programmés sur la période 2033-2037.
Pour le Y de l’Eure, la gare d’Evreux et le contournement de Mantes dans les Yvelines, il faudra attendre 2043 et au-delà.
Le contournement Est toujours d’actualité?
Concernant le réseau routier, la Première ministre a indiqué que le gouvernement allait "réexaminer un par un tous les projets d’extension du réseau routier pour voir leur intérêt par rapport aux axes du gouvernement et que la priorité était plutôt l’entretien du réseau routier actuel et les éléments permettant de faire du report modal vers les transports en commun".
Le contournement Est ou projet de liaison A28/A13 sera donc réétudié. Ce projet d’intérêt général a été déclaré d’utilité publique (DUP) par décret pris après avis du Conseil d’État, publié au Journal Officiel du 14 novembre 2017. Par décision du Conseil d’État du 19 novembre 2020 les recours juridiques ont été rejetés et son utilité publique a été confirmée.
Après des années d’errance, le projet a enfin avancé avec la procédure d’appel d’offres et la publication de l’appel à candidatures pour la concession le 2 février 2022, clos le 1er juillet 2022. La procédure concurrentielle continue jusqu’à la désignation d’un concessionnaire.
Hervé Morin, le président de la Région Normandie se dit confiant et assure que le projet est toujours d’actualité.
C’est au total un plan de 100 milliards d’euros d’ici 2040 qui vont être planifiés par le gouvernement pour le réseau ferroviaire. A plus court terme et d’ici la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron, 1,5 milliard d’euros par an s’ajouteront aux budgets actuels "pour mettre un terme au vieillissement du réseau et le moderniser".