Les maires vont être impliqués dans la réalisation et la gestion des masques grand public. Pourtant au lendemain de cette annonce faite par le Président de la République, des interrogations demeurent. "Il y a urgence si nous voulons être prêts le 11 mai prochain" affirme le maire de Rouen.
Emmanuel Macron l'a annoncé lundi soir (13 avril) devant près de 40 millions de téléspectateurs : à partir du 11 mai, en "lien avec les maires, l'Etat devra permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public".
A Rouen, Yvon Robert, président de Rouen Normandie Métropole et par ailleurs maire de la capitale normande, ne demande pas mieux...
"Encore faut-il avoir les bonnes consignes. Il ne faut pas faire n'importe quoi ! affirme-t-il. Il faut une doctrine officielle approuvée par les spécialistes pour savoir qui fait quoi, comment ... quels types de masques il faut fabriquer. Qui les distribuera ? Quelle doit être l'organisation? Or, à ce jour, nous ne le savons toujours pas."
Contacté ce mardi 14 avril par téléphone, Yvon Robert ne cache pas son désarroi. Au lendemain de l'allocution du Président de la république, sa lettre reste toujours sans réponse.
Le maire désire que les indications arrivent rapidement de façon à produire suffisamment en masse avant le 11 mai.Il y a urgence !
Des masques chirurgicaux pour les personnels municipaux
Yvon Robert rappelle que l'agglomération de Rouen a passé plusieurs commandes de masques ces dernières semaines. Combien sont arrivés ? Le premier élu de la ville reste vague.Mais le maire l'affirme. Se procurer des masques c'est incroyablement complexe ! "Et ce type de masque ne sera pas disponible pour tout le monde". D'où la nécessité d'en produire localement.Ils arrivent en ce moment, nous dit-il. Ce sont des masques chirurgicaux blancs qui arrivent de Chine pour l'essentiel. On en met plusieurs dizaines de milliers à destination des personnels municipaux.
"Nos équipes se renseignent actuellement auprès des entreprises de l'agglomération rouennaises pour savoir lesquelles pourraient potentiellement en fabriquer rapidement.
Nous avons ici et là des initiatives de la part de particuliers, d'entreprises, des gens de bonne volonté pour fabriquer des masques en tissu... mais il nous faut une parole précise".
Or c'est tout l'inverse, constate le maire impatient.
"Actuellement nous avons des discours contradictoires. Chacun ne peut pas inventer différents masques. C'est de la responsabilité de l'Etat de définir la doctrine".
Yvon Robert avoue qu'il ne sait toujours pas comment devront être fait ces masques grand-public.
Le département de l'Eure, lui, semble avoir trouvé la solution : 800.000 emasques en tissu agrée et lavable ont été commandés auprès de l'entreprise française "Mitwill", installée dans le Haut-Rhin.