8 jours après la mort de Mamoudou Barry, victime d’un crime raciste, sa famille et son comité de soutien se sont réunis à Canteleu, au niveau de l’arrêt de bus où s’est déroulé le drame le vendredi 19 juillet 2019.
Intelligent, pacifiste, calme et brillant… ces adjectifs sont souvent revenus dans les hommages rendus à Mamoudou Barry. Ce docteur de l’université de Rouen est mort le 20 juillet 2019 des suites des coups reçus par un individu la veille. Les faits se sont déroulés le 19 juillet 2019 à Canteleu. Le caractère raciste du crime a été retenu, un individu a été interpellé puis hospitalisé en psychiatrie.
Les hommages à Mamoudou Barry ont dépassé la Normandie et la France. Ce jeune guinéen devait se rendre dans son pays d’origine après avoir brillamment réussi sa thèse en droit à l’université de Rouen. Sa vie a basculé le vendredi 19 juillet 2019 lorsqu’un homme lui profère des menaces et des insultes racistes alors qu’il est au volant de sa voiture avec sa femme. Mamoudou Barry sort de son véhicule pour tenter de raisonner cet homme mais il recevra plusieurs coups puis chutera au sol.
Après la colère, les polémiques et l’incompréhension des premiers jours, l’heure est maintenant au recueillement. Vendredi 26 juillet, une marche avait rassemblé plus de 1400 personnes à Rouen. D’autres marches ont également eu lieu à Paris, Orléans, Lyon.
Ce dimanche 28 juillet, c’est à Canteleu, à l’arrêt de bus "Provence" là où s’est déroulée l’agression que la famille, les proches et le comité de soutien de Mamoudou Barry se sont rassemblés. Plusieurs d’entre eux ont pris la parole pour évoquer le brillant parcours de ce chercheur enseignant. La cérémonie s’est terminée par la prise de parole de son frère puis de son épouse. Ensemble, ils ont déposé une gerbe de fleurs blanches. Les participants ont ensuite été invités à se retrouver à la mosquée de Canteleu pour un moment de prière. Le matin même une intention de prière à la mémoire de Mamoudou Barry avait été faite en l’église de Canteleu. C’est cette union des religions et la tolérance qui ont ponctué le discours de sa femme, qui d’une voix fluette remercié la cinquantaine de personnes présentes.
Une plaque contre le racisme
La mairie de la ville était représentée par Guy Wurcker, adjoint au maire de Canteleu.
Il nous a confirmé qu’une réflexion est actuellement en cours à la mairie de Canteleu concernant l’installation d’une plaque rappelant que vaincre le racisme est un combat de tous les jours.On a voulu marquer notre solidarité entière avec la famille et la communauté guinéenne. C’est quelque chose qui a marqué la cité et qui la marquera à tout jamais.
Beaucoup de cantiliens sont en état de choc, on ne comprend pas qu’on puisse tuer quelqu’un pour sa couleur de peau. Il y a plus de 20 nationalités à Canteleu, il n’y a jamais eu d’incident à ce niveau-là. C’est incompréhensible ! Guy Wurcker, adjoint au maire de Canteleu
La députée de Seine-Maritime Sira Sylla (La République en Marche) était également présente pour soutenir la famille de Mamoudou Barry.
Il est tout à fait normal qu’une élue de la République soit là pour dire non au racisme, non aux extrémistes. Je suis ravie de voir que partout en France, les français font des marches.
Je pense que la société française est très fracturée, on l’a vu avec les gilets jaunes où on oppose les catégories sociales. Les attaques racistes, on en a vu plein, il ne faut pas nier les faits, il faut les nommer. Nous devons tous nous indigner et dénoncer quand les faits sont avérés. Il en va de notre cohésion nationale. Sira Sylla députée de Seine-Maritime (La République en Marche)