L'appel à manifester était intitulé "mardi noir". Venus de différents établissements de Seine-Maritime, la mobilisation s'est achevée à midi devant le rectorat de Rouen
Contre la réforme du système scolaire et notamment la sélection des lycéens avant les études supérieures avec le système "Parcoursup" : voilà le motif initial de la colère des lycéens, qui, quelques jours avant le début des vacances de Noël, séchent les cours pour manifester dans la rue.
Quant à ce mardi matin (11 décembre 2018) il semble que l'appel à manifester lancé par certaines organisations, avait plutôt un rapport avec l'allocution prononcée hier soir par le président de la République après plusieurs semaines de la crise des gilets jaunes.
Des lycées bloqués
Dans l'agglomération rouennaise, ce "mardi noir" a débuté par un rassemblement de 250 lycéens devant le lycée Marcel Sembat de Sotteville-lès-Rouen en présence de policiers. Deuxième lycée bloqué quelques kilomètres plus loin : celui du Val de Seines à Grand-Quevilly où des poubelles ont été incendiées avant une dispersion par la police qui a fait usage de gaz lacrymogène.#MardiNoir #lycées à #Rouen : des petits groupes de policiers se détachent pour faire reculer les lycéens situation confuse. pic.twitter.com/UFDZTHTdPQ
— simon louvet (@LouvetSimon) 11 décembre 2018
A Rouen
C'est place Carnot, derrière les locaux du conseil départemental, lieu habituel de départ des manifestations syndicales, que les lycéens de l'agglo rouennaise se sont ensuite retrouvés. Et c'est en cortège que les manifestants ont traversé la Seine en direction du lycée Corneille, puis du lycée Jeanne d'Arc.A #rouen Les #lycéens arrivent à Jeanne d Arc en criant "libérez nos camarades" @paris_normandie pic.twitter.com/TmGMMFFfnO
— Brimont Dorothee (@dbrimont) 11 décembre 2018
Trouvant portes closes et grilles fermées, les lycéens, au nombre d'un bon millier, sont repartis. Puis, jugeant sans doute la côte un peu raide la côte qui mène au lycée Flaubert (situé près du cimetière monumental), ils ont décidé de traverser le centre-ville de Rouen. Après un arrêt devant Saint-Saëns, les 1500 manifestants se sont rendus devant le rectorat, bloquant la circulation du boulevard des Belges.
#Manifestation11dec à #Rouen : « #MantesLaJolie, on n’oublie pas, on pardonne pas. » ils sont une cinquantaine, à genoux et mains sur la tête, en hommage aux 150 lycéens interpellés. pic.twitter.com/X62EXsIDhP
— simon louvet (@LouvetSimon) 11 décembre 2018
Après un "hommage aux lycéens de Mantes la Jolie", à genoux et mains sur la tête, la tension est montée d'un cran et des projectiles ont lancés contre des policiers.
Vers 12h15, la manifestation a été dispersée (certains lycéens voulaient retourner en cortège dans le centre-ville de Rouen), et les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène avant rétablir la circulation entre la place Cauchoise et la Seine.
Pourquoi manifestez-vous ?
La question est simple mais la réponse l'est moins. Comme les gilets jaunes, les raisons de la colère des lycéens semblent multiples…Juliane du lycée Val de Seine à Grand-Quevilly :
On manifeste par rapport à Macron, par rapport à tout ce qu'il a dit hier. Je pense pas qu'il va tenir ses promesses. Je pense plus qu'il est là pour calmer les esprits, pour que tout revienne comme avant. Sauf que ça va ne pas revenir comme avant parce que de plus en plus de gens sont en colère, même les lycéens !
Alex élève de seconde à Grand-Quevilly :
Moi je suis là pour manifester contre Parcoursup. Nous on a peur que plus tard on se retrouve sans boulot, qu'on puisse pas faire les études qui nous plaisent. Mais désolé, les jeunes à partir du moment où on peut pas faire les études qu'on veut et à partir du moment où on se retrouve avec un taf qui nous plait pas, c'est que, si vous voulez, ça démoralise un petit peu !