Le média L'Etudiant vient de dévoiler le classement des meilleures villes étudiantes de l'année 2023-2024. Si Caen est dans le Top 5, Le Havre et Rouen sont loin derrière. Les critères de la formation et de l'emploi font notamment défaut aux deux villes normandes.
Caen à la 5e place, Rouen à la 30e et Le Havre 36e sur 46 : voilà où se situent les trois métropoles normandes dans le classement des meilleures villes étudiantes réalisé par L'Etudiant. Le palmarès 2023-2024 compare les 46 municipalités françaises qui accueillent plus de 8 000 étudiants.
Si Caen, fait figure d'excellente élève, pour son "charme, son cadre très vert, une offre de logement avantageuse et sa vie étudiante", les deux principales villes de Normandie sont bien moins attrayantes selon le classement.
L'emploi et la formation, points noirs du Havre
Parmi les critères établis pour le palmarès, ce sont notamment la formation et l'emploi qui pénalisent les deux communes normandes.
Le Havre est noté 7/20 pour sa formation et 2/10 en termes d'emploi. L'Etudiant avance que l'offre de formation prépas et grandes écoles n'est pas optimale tandis que le dynamisme de l'emploi sur 10 ans (-0,59%) et le taux de chômage de 9% sont préoccupants dans la cité Océane.
Spécialisé dans le recrutement au Havre depuis 20 ans, Hervé Drieu, PDG de Clémajob, est pourtant beaucoup plus mesuré. "J'observe un vrai dynamisme en ce moment au contraire. Les entreprises recrutent, notamment dans les secteurs de l'industrie, du bâtiment, de la comptabilité. Le seul défaut qui est préjudiciable pour Le Havre, c'est sa position géographique, entre la Seine et la mer qui l'empêche de s'étendre. Mais honnêtement, pour moi, Le Havre est attractif".
La ville normande est particulièrement investie dans les filières de génie civil, commerce et technologie industrielle.
"Après, la question qui se pose, c'est si les jeunes aujourd'hui veulent faire ce type d'emplois. Certains jeunes vont préférer s'orienter vers des secteurs comme les nouvelles technologies. Par sûr que Le Havre soit le plus attractif pour ça par exemple, ce qui peut expliquer qu'ils ne recherchent pas ensuite du travail ici" relève Antonio Greco, dirigeant associé de Le CabRH, entreprise de recrutement basée dans la cité océane.
"Une pénurie de mains-d’œuvre" à Rouen
Mieux classé par L'Etudiant, Rouen dépasse la moyenne sur le critère formation (11/20) mais pas pour l'emploi (4/10), principal point noir relevé dans la Préfecture de Seine-Maritime dans ce classement.
Malgré "une importante densité d'offre de formation", le dynamisme de l'emploi sur 10 ans est peu élevé (+2,23%) tandis que le taux de chômage (7,8%) y est supérieur à la moyenne nationale (7,2%).
On a une pénurie de main-d'oeuvre à Rouen en matière de conduite de travaux, d'ingénieur d'études, malgré un vivier important de jeunes en Seine-Maritime. On remarque que les jeunes s'orientent de moins en moins vers des carrières seulement en Normandie aujourd'hui. Il y a moins cette volonté d'appartenance à une entreprise ou une zone géographique. On a pas mal de d'ingénieurs nomades par exemple qui partent exercer leur métier dans d'autres pays dans le monde.
Yane Vert, PDG de l'entreprise YV conseils et recrutement à Rouen
Les deux grandes villes de Seine-Maritime restent malgré tout recommandées par les étudiants, à 90,9% pour Rouen et 84,4% pour Le Havre.