Le 8 novembre 2019, un étudiant s'immolait par le feu à Lyon pour alerter sur ses ressources insuffisantes, une réalité pour beaucoup de jeunes. En France,  près de 20 % des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté. Rosi, étudiante rouennaise, a accepté de témoigner.

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Selon le rapport de 2015 de François Chérèque, près de 20 % des étudiants en France vivent sous le seuil de pauvreté. L'UNEF se préoccupe de ce qu'il y a derrière ce chiffre. Le syndicat étudiant révèle les disparités du coût de la vie selon les villes étudiantes et un même constat pour toutes : le coût du budget étudiant ne cesse d'augmenter depuis 10 ans. Entre 2018 et 2019, il a augmenté de 2.83 % en France et 2.42 % à Rouen.

Prix moyens des locations dans le privé dans les villes normandes en 2019.

450 euros de revenus pour 580 euros de dépenses

Selon une enquête faite par la Banque alimentaire datant de 2012 : un étudiant perçoit en moyenne 450 euros (aides comprises) pour des dépenses moyennes de 580 euros. L'association vient en aide aux étudiants précaires, depuis quelques années, elle organise des épiceries solidaires au sein des universités en France.

A Rouen, depuis 4 ans, une fois par semaine, les étudiants viennent y faire leurs courses, de quoi remplir leurs frigos pour 3 euros.

Il s’agit d’une distribution participative où l’étudiant choisit 5 à 7 kg de nourriture lors de son passage hebdomadaire à l’épicerie. Le nombre  d’étudiants aidés  est de 500 - Le gain dans son budget de denrées alimentaires est de 70 euros par mois - Banque Alimentaire.

A Rouen, 32 % des 30 000 étudiants sont boursiers. Boursier ne veut pas forcément dire précaire, mais c'est une population plus fragile pour assumer les coûts de la vie étudiante. En France, plus de la moitié (56%) déclarent avoir dû se restreindre au moins une fois dans l'année.

"J' aimerais avoir une vie normale, faire des choses comme tout le monde ..."

Rosi est une étudiante de 26 ans à Rouen. Elle peine à joindre les deux bouts et se restreint sur son quotidien. Elle va chaque semaine à l'épicerie solidaire et se prépare un repas plutôt que de dépenser 3.30 euros au restaurant universitaire.

Entre sa bourse de 483 euros et son petit salaire d'appoint, une fois payé toutes les charges fixes, il lui reste une centaine d'euros pour le mois.

J'aimerais avoir une vie normale, faire des choses comme tout le monde, m'inscrire dans une salle de sport, passer mon permis ... Je vais devoir attendre d'avoir un travail - Rosi.

 

La précarité est toujours tabou, il y a un sentiment de honte qui s'installe. Il faut trouver les solutions mais personne n'ose en parler. Il y a beaucoup d'aides mais elles sont mal communiquées. C'est le travail qu'on essaie de faire - Anne-Laure Syrieix, Présidente de la Feder - (La fédération des étudiants Rouennais).

Un numéro ... payant

En réponse à la colère des étudiants suite à l'immolation d'un des leurs, le gouvernement a mis en place un numéro (prix local) pour les demandes d'aides urgentes. 


Vous êtes étudiant(e) et rencontrez de grandes difficultés financières ? Le Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation et le CROUS, viennent de lancer un numéro national d'appel d'urgence, le 0 806 000 278, ouvert du lundi au vendredi de 9h à 17h. Objectif : mieux vous accompagner vers des solutions et en particulier les aides d'urgence - Communiqué du ministère


Le gouvernement a mis ce numéro en place suite aux manifestations étudiantes du mois de novembre 2019. Selon le ministère, chaque année, 15 millions d'euros d'allocations ne sont pas consommés.





 
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