Plus de deux ans après l'incendie de l'usine chimique Lubrizol de Rouen (Seine-Maritime), une association veut établir un état des lieux de la pollution et évaluer la santé des habitants.

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Une mèche de cheveux. C'est ce qu'ont offert les volontaires qui ont participé le samedi 26 mars 2022 à la première "collecte" organisée par l'association des sinistrés de Lubrizol.

Ces prélèvements ont eu lieu à Rouen et à Serqueux (Seine-Maritime) dans deux endroits survolés le 26 septembre 2019 par le nuage de fumée venant de l'incendie de l'usine Lubrizol et poussé par les vents d'ouest vers le Pays de Bray.

  ►  Retrouvez ici  (et en un clic)  tous nos articles sur l'incendie Lubrizol 

Une étude scientifique

Analyser des cheveux pour mesurer la quantité de polluants présents dans le corps est le but de l'étude scientifique lancée par l'association des sinistrés de Lubrizol. Comme l'a expliqué son président, Simon de Carvalho, à notre journaliste Marion Chevalet, il ne s'agit pas forcément de chercher des traces liées à l'incendie de 2019, mais d'établir un état des lieux, une sorte d'évaluation de la santé des habitants pour pouvoir établir des comparaisons avec d'autres sites et d'autres situations critiques :

"Le constat, après la catastrophe de Lubrizol, c'est qu'on ne pas se référer à des données antérieures parce qu'il n'y en a pas, tout simplement…  Donc demain, on pourra se référer à ces références. 1800 polluants, 49 métaux : c'est énorme ! Donc on va pouvoir vraiment créer un T zéro sur toute l'agglomération de Rouen et le Pays de Bray."  

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26 mars 2022 : début de la campagne de prélèvement de cheveux en Seine-Maritime par l'association des sinistrés de Lubrizol ©France Télévisions

Les jeunes de 5 à 15 ans

Cette campagne de prélèvement de mèches de cheveux, qui a aussi pour but d'interpeller les services publics (et de leur demander un financement) a été organisée par des professionnels de santé bénévoles. Seuls les jeunes âgés de 5 à 15 ans étaient concernés.

Comme l'explique Laetitia Moulin, l'une des infirmières mobilisées, les enfants ont moins de pollution accumulée dans leurs cheveux : "les adultes rencontrent au fur et à mesure de leur vie des perturbateurs endocriniens, des pesticides, du tabac, la pollution de l'air, la pollution des produits ménagers,  etc Les enfants ont moins toute cette pollution en eux et on estime que si là, on trouve une pollution dans les cheveux des enfants, elle est anormale et elle pourrait être liée à un phénomène comme ce qui s'est passé avec Lubrizol."

Les mèches coupées et collectées le 26 mars seront analysées en laboratoire et le résultat devrait être connu au plus tôt en juin 2022.

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